Les membres du régiment nationaliste ukrainien Azov tenaient des propos racistes et antisémites, ils ont même empêché des étudiants africains de quitter l’Ukraine afin de "les faire combattre" pour qu’ils risquent leur vie à la place des soldats, a déclaré à Sputnik Adrien Bocquet, ancien militaire français et auteur du livre Lève-toi et marche, qui s’est récemment rendu sur place.
"Il y avait des propos racistes et une sorte de comportement anti-Noir qui se sentait. J’ai même vu à la frontière des étudiants africains qui étaient en Ukraine et qui voulaient partir. On les a empêchés de quitter le pays. Je leur ai dit: ils ne sont pas de chez vous, pourquoi? Un militaire d’Azov m’a répondu: ne cherche pas à comprendre, c’est parce qu’il est Noir […]. Ils disaient: on va les faire combattre, ce sera eux qui tomberont en premier, bien avant nous. Comme s’ils avaient l’intention de se servir de cette race avant eux-mêmes. C’était très gênant, très dérangeant."
Adrien Bocquet, qui a effectué un voyage humanitaire en Ukraine après le début de l’opération spéciale russe, précise en outre que pour les militaires d’Azov "il était impossible de combattre ou même de côtoyer une personne noire":
"Je parle bien du bataillon Azov, des militaires du bataillon Azov, pour qui il était impossible et inconcevable d’incorporer une personne d’origine africaine ou noire. Il y avait vraiment des propos racistes et une sorte de comportement anti-Noir qui se sentait".
Et antisémites aussi
Le racisme n’était pas le seul élément qui a choqué M.Bocquet chez les membres d’Azov.
"Leurs conversations étaient principalement sur les Noirs et les Juifs. Ils reprenaient beaucoup de discours du Troisième Reich […]. Un militaire d’Azov me disait: j’espère qu’on va trouver des Juifs chez ces chiens russes, en parlant des militaires russes, pour qu’on puisse leur faire du sale. Faire du sale, dans leur esprit, c’était les torturer, les dépecer, etc. Exactement les procédés du Troisième Reich".