L'armée burundaise a toujours démenti toute opération secrète, affirmant agir uniquement dans le cadre d'interventions connues par la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), l'Union africaine ou l'ONU.
Mardi encore, le ministre de la Défense Alain-Tribert Mutabazi a affirmé devant la presse que "toutes les interventions se font dans la légalité" et accusé "ceux qui disent qu'il y a des soldats burundais sur le sol congolais" d'avoir "un agenda caché".
Le Burundi fait notamment partie d'une force militaire régionale décidée en juin par l'EAC afin de lutter contre les groupes armés qui ensanglantent l'est de la RDC et enveniment les relations avec les pays voisins.
Mais selon l'IDHB, organisation basée à l'étranger qui a recueilli de nombreux témoignages (soldats, familles, membres du parti au pouvoir et de l'opposition...), des militaires et des "Imbonerakure" - membres du mouvement de jeunesse du parti au pouvoir - ont été secrètement déployés dès décembre 2021.
"Plusieurs centaines de militaires"
"Depuis plus de 10 ans, les militaires burundais et les Imbonerakure cherchent périodiquement à traquer les groupes armés d'opposition burundais en RDC. Mais l'opération actuelle est d'une ampleur et d'une durée différentes", écrit l'IDHB.
"Plusieurs centaines de militaires burundais et d'Imbonerakure - plus de 1.000 - se seraient rendus en RDC par vagues successives depuis fin 2021.
On estime qu'environ 700 s'y sont rendus à un moment donné, au début du déploiement en décembre 2021", détaille-t-elle, tout en affirmant ne pouvoir confirmer "le nombre exact de militaires et d'Imbonerakure déployés, ni le nombre d'incursions".
"De nombreux militaires ont reçu l'ordre de revêtir des vêtements civils avant de passer en RDC. (...) Des responsables militaires ont également empêché les soldats d'emporter avec eux leurs pièces d'identité et leurs téléphones portables", écrit l'IDHB.