Se prononçant le 5 juillet lors d’une audition du groupe d’amitié France-Afrique de l’Ouest, l’ambassadeur Luc Hallade a évoqué la situation politico-sécuritaire au Burkina Faso et a affirmé, selon la note du ministère burkinabè des Affaires étrangères, que "l’absence de résultats" sur le plan militaire "provoque des frustrations de plus en plus fortes dans le pays" et que "ce conflit endogène est en réalité une guerre civile". Des paroles qui ont fait réagir les autorités du pays.
"Ces déclarations sont inacceptables selon le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso qui a indiqué à l’ambassadeur que le terrorisme est un problème complexe et sous régional et il ne peut être réduit en ces termes: 'une partie de la population se rebelle contre l’État et cherche à le renverser' ", indique un communiqué publié à l'issue d'une audience avec le diplomate français.
Rappelant que "tous les combattants terroristes ne sont pas que des Burkinabè, les chefs et financiers de ces groupes terroristes ne sont pas des fils de ce pays", Ouagadougou a indiqué que les propos de l’ambassadeur français "sont de nature à saper la cohésion sociale, au moment où tous les efforts convergent vers l’unité pour une réconciliation nationale".
"Il est à craindre qu’une telle attitude de condescendance à l’égard des autorités de la transition n’exacerbe davantage le regain du sentiment "anti-politique française"", a fait savoir le ministère burkinabè des Affaires étrangères.
Selon le communiqué, "Luc Hallade a reconnu que c’est une faute de sa part", une note de protestation lui sera également transmise.