Les expéditions de pétrole brut via l’Égypte vers l’Europe ne cessent de s’accroître, écrit le 22 juillet l’agence Bloomberg.
Le premier fournisseur est l’Arabie saoudite, qui utilise principalement l’oléoduc SuMed en Égypte. Ainsi, les volumes acheminés par le pipeline SuMed ont à peu près doublé depuis un an et se montent en juillet à 1,2 million de barils par jour, dont environ 0,6 million de barils sont destinés à l’Europe. L’Iraq accélère également ses livraisons qui se font par des navires assez petits via le canal de Suez.
"En plus de ces flux, environ 1,2 million de barils par jour ont été expédiés vers le canal depuis le golfe Persique au cours des trois premières semaines de juillet, principalement depuis l'Irak", précise l’agence.
En juillet, les flux totaux du Moyen-Orient vers l’Europe pourraient donc atteindre 2,2 millions de barils par jour, soit une hausse de près de 90% depuis janvier, prévoit Bloomberg.
La tendance s’explique par les sanctions européennes contre le brut russe, dont des volumes croissants se dirigent maintenant vers l’Inde et la Chine. S’agit-il d’un réacheminement qui conviendrait à tous les consommateurs d’or noir?
"Il est moins certain que les flux du Moyen-Orient vers l'Europe soient durables", prévient Bloomberg.
Les risques principaux pour l’Europe proviennent en fait de sa propre politique. Si l’embargo de l’UE sur le brut russe, prévu pour la fin de l’année, frappe l’ensemble des exportations, "la concurrence pour les approvisionnements en provenance du Moyen-Orient" pourrait intensifier et entraîner la hausse des prix pétroliers, note Bloomberg. Un autre facteur qui pourrait faire pression sur le marché énergétique européen est une logistique plus compliquée par rapport aux livraisons russes.