Moscou pourrait cesser le commerce de son pétrole avec les pays qui décideront de plafonner ses prix, a annoncé ce vendredi 22 juillet la présidente de la Banque centrale de Russie, Elvira Nabioullina.
"Je ne veux même pas spéculer maintenant sur si c’est vrai ou non, mais si c’est introduit sous une forme ou une autre, à mon avis, cela conduira évidemment à une augmentation des prix mondiaux. Et pour autant que je sache, nous ne fournirons pas de pétrole aux pays qui fixent une telle limite de prix. Et notre pétrole et nos produits pétroliers seront réorientés vers les pays qui sont prêts à coopérer avec nous. Et comme cela se produira dans un contexte de hausse des prix mondiaux du pétrole, même avec une éventuelle baisse des indicateurs quantitatifs, cela pourrait avoir un effet moins important sur les indicateurs du taux de change, de la balance des paiements", a-t-elle dit aux journalistes.
Mme Nabioullina est la deuxième haute fonctionnaire russe à commenter le plafonnement potentiel des prix de l’or noir russe.
Le 20 juillet, le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak a aussi déclaré que la Russie n’envisagerait pas de "vendre à perte" son pétrole.
Fin mai dernier, dans le cadre des sanctions antirusses, l’UE a décidé d’imposer un embargo sur l’achat de pétrole russe livré par voie maritime à partir du 5 décembre 2022 et sur l’achat de produits pétroliers à partir du 5 février 2023. Pour éviter que l’embargo européen ne fasse flamber les cours mondiaux, au dernier G7, les États-Unis ont proposé de mettre en place un système de plafond sur le prix du pétrole russe, mais le mécanisme concret de cette mesure n’a pas encore été précisé.