Sur l'insistance de la France, l'UE aurait refusé de bloquer le titane russe

L’industrie aéronautique européenne étant largement dépendante au titane russe, l’UE a finalement refusé l’idée d’inclure dans sa liste de sanctions la restriction des livraisons de ce métal.
Sputnik
Au dernier moment, l'UE a bloqué une proposition de sanctions contre la société russe VSMPO-Avisma, le plus gros producteur de titane, un métal activement utilisé dans l’industrie aéronautique, a appris le Wall Street Journal.
Alors que la Commission européenne a approuvé le 21 juillet un septième paquet de sanctions contre la Russie, c’est notamment la France, d’après le quotidien, qui s’est opposée à cette proposition sur fond de craintes que la restriction des livraisons en titane puisse provoquer, de la part de Moscou, un arrêt total de la vente de ce métal à l'UE.
La société russe VSMPO-Avisma est le plus grand producteur de titane au monde, fournissant ses produits à 50 pays. Selon des estimations, le géant métallurgique fournit jusqu'à 30% des approvisionnements en titane de l'industrie aérospatiale mondiale, dont jusqu'à 60% des besoins en titane d'Airbus et 40% de ceux de Boeing.

Titane russe, casse-tête européen

Les industriels occidentaux cherchent actuellement des moyens pour se désengager de la dépendance au titane russe, mais admettent que sanctionner le titane russe serait contre-productif.

"Nous pensons que les sanctions sur le titane de la Russie deviendront des sanctions contre nous-mêmes. Les ventes de titane sont l’un de ces domaines d’activité où aucune des parties n’est intéressée à changer la situation actuelle", a notamment déclaré fin juin Guillaume Faury, PDG d’Airbus, lors l'assemblée générale de l'IATA à Doha, au Qatar.

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