L’Afghanistan interdit de critiquer ses fonctionnaires

Les talibans*, qui ont repris le pouvoir en Afghanistan il y a un an, ont décidé de bannir la critique des fonctionnaires. Il est désormais interdit de "porter de fausses accusations" et de les "critiquer fallacieusement".
Sputnik
Une nouvelle initiative des talibans*. Le chef suprême de l’organisation, Hibatullah Akhundzada, a émis un arrêté interdisant à tous les médias du pays, ainsi que les citoyens, de critiquer les fonctionnaires. Le texte a été relayé par les médias du pays et est accessible sur le compte Twitter du porte-parole du gouvernement Zabihullah Mujahid.
Le texte parle des "accusations inutiles et irrespectueuses contre les fonctionnaires et les employés de l'Émirat islamique d’Afghanistan (l’appellation officielle du pays, ndlr)".

"Selon les directives islamiques, il n'est pas permis de porter de fausses accusations contre les responsables et de les critiquer loin de la réalité [fallacieusement]", poursuit le texte.

De plus, "il n'y a pas de place dans l'islam pour répandre des bruits, car cela provoque la haine parmi les musulmans, détruit leur foi et affaiblit leurs efforts".
Les accusations non fondées sont considérées comme des mensonges et méritent une punition, affirme le texte, sans préciser de quelles sanctions il s’agit.

Initiatives des talibans*

Les talibans* ont repris l’Afghanistan en août 2021 au terme d’une reconquête éclair.
Actuellement, les écoles secondaires restent interdites aux filles, soit dès l’âge de 12 ans. Les femmes sont presque complètement exclues des emplois publics et se sont aussi vu imposer le port du voile intégral. Les talibans ont aussi interdit la musique non religieuse, la représentation de visages humains sur des publicités, la diffusion à la télévision de films ou séries montrant des femmes non voilées, et ont demandé aux hommes de porter le vêtement traditionnel et de laisser pousser leur barbe.
Le 20 juillet, dans son rapport, l’Onu a dénoncé les graves violations des droits de l’homme commises par les autorités de facto (exécutions sommaires, mauvais traitements, disparitions forcées d’anciens membres des forces de sécurité afghanes, arrestations et détentions arbitraires de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme). Le rapport a été qualifié de "propagande" par les talibans*.
* Organisation sous sanctions de l’Onu
Discuter