Sur l’une des vidéos relayées le 19 juillet par la police tchadienne sur Facebook*, un homme raconte le schéma d’arnaque que subissent certaines Tchadiennes. Des intermédiaires leur promettent du travail dans une société, alors qu’en réalité elles sont emmenées à Oman pour y être forcées de travailler de manière clandestine comme domestiques s’occupant du bétail, des volailles, des personnes âgées.
Les victimes ne peuvent pas retourner au Tchad, car leurs passeports leur sont retirés. Elles sont conduites dans des maisons et forcées à travailler jusqu'à 23 heures.
"On travaille de 4 heures jusqu'à 13 heures. On déjeune, on se repose puis on travaille jusqu'à une heure du matin [...]. On souffre, en plus nous n'avons pas d'ambassade à Oman", raconte une victime dans un autre enregistrement audio, également rendu public par la police du Tchad.
Selon elle, le prix de "vente" des jeunes femmes, pratiqué par des intermédiaires à N'Djamena, va de 10 à 15 millions de francs CFA (de 15.500 à 23.300 dollars américains).
Comment contrer ce flux migratoire
D’après des témoignages, environ 400 Tchadiennes pourraient se trouver dans cette situation à Oman. Ce phénomène d’esclavagisme existe depuis 2017, a expliqué le 21 juillet à TchadInfos Idriss Dokony Adiker, ministre de la Sécurité publique et de l'Immigration.
Le 19 juillet, le ministre a publié une note de service où il a averti les "compagnies aériennes et autres agences que le transport des jeunes filles est strictement interdit". Idriss Dokony Adiker a expliqué, toujours à TchadInfos, que les filles de moins de 18 ans, apparemment censées être les victimes principales de ce trafic, doivent avoir une autorisation parentale avant de voyager.
* Meta (Facebook et Instagram) est interdite en Russie pour activités extrémistes.
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