Plus de 140 jours après le début de l’opération militaire russe en Ukraine, quel bilan tirer? Un correspondant de Sputnik est allé dans le Donbass avec un grand groupe de journalistes internationaux afin de voir de ses propres yeux comment la situation a évolué, sans que les Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk aient encore acquis leurs frontières constitutionnelles.
"Lors de mon voyage ici en 2018, la population russophone, qui représente au moins 30% de la population totale de l'Ukraine, a dit ouvertement à quel point elle attendait l'arrivée de l'armée russe. Et voilà, leurs attentes se sont réalisées, mais au prix fort de la lutte contre les éléments ultranationalistes et néonazis qui se sont enracinés dans l'armée ukrainienne au cours des huit années écoulées depuis le Maïdan soutenu par les États-Unis", raconte le journaliste.
"L’Ukraine est morte pour moi"
L'armée russe a enregistré des gains ces dernières semaines dans le Donbass, faisant notamment sauter le double verrou de Severodonetsk et de Lyssytchansk, deux villes de la région de Lougansk.
Comme l’a confié à Sputnik une citadine, c’est après l'arrivée des troupes russes et de la milice populaire de la RPL que la vie a progressivement commencé à s'améliorer dans la région, car avant, "les nationalistes traitaient la population russe comme une loque".
"Désormais, tout est sûr. Il y a quelques problèmes, mais ils [les Russes, ndlr.] nous aident de toutes les manières possibles. Il n'y a pas d'électricité, mais ils viennent chez nous avec des générateurs et fournissent de l'électricité. Ils fournissent de la nourriture et de l'eau. Le réseau mobile fonctionne. Les soins médicaux sont bons, les polycliniques et les hôpitaux sont ouverts. Les médicaments sont gratuits, vous n'avez rien à payer", a-t-elle déclaré.
"Après cette tragédie, l'Ukraine n'existe plus pour moi. Elle est morte pour moi. Il n'y a que des Russes", a-t-elle confié à Sputnik.
Investissements dans des infrastructures urbaines
Si le processus de retour à la vie normale à Severodonetsk et Lyssytchansk vient de commencer, à Marioupol les travaux visant à restaurer les infrastructures de la ville battent déjà leur plein. Il est prévu de construire 1.011 bâtiments résidentiels pour plus de 9.000 personnes. Le ministère russe de la Défense érige également le premier hôpital multifonctionnel à Marioupol avec 60 lits.
À Lougansk, la construction d’un hôpital avance aussi à grands pas: "Le projet, développé pendant la pandémie de coronavirus et mis en œuvre avec l'aide de la Russie, est le premier hôpital multifonctionnel de la région avec 200 lits".
Déminage du territoire
Le travail sur la normalisation de la vie prévoit également la détection et la neutralisation des mines posées par les Forces armées ukrainiennes. Comme l’a appris le correspondant de Sputnik auprès du Centre international de déminage, "au moins 400 mines sont neutralisées quotidiennement" et "les travaux seront effectués jusqu'à ce que les mines soient complètement neutralisées".
Opération militaire en Ukraine
L’opération militaire russe s'est déclenchée le 24 février, trois jours après que Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance des Républiques de Lougansk et de Donetsk, expliquant que l'Ukraine ne respecte pas les accords de Minsk et que la situation dans le Donbass peut être qualifiée de "génocide".
Le Président russe a alors souligné que les plans de Moscou n'incluaient pas l'occupation des territoires ukrainiens, mais la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, ce qui a été confirmé le 25 février par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov qui a assuré que cela allait permettre aux Ukrainiens de "déterminer librement leur avenir", une fois qu'"ils se seront libérés de leur joug".