La Moldavie refuse les sanctions antirusses dans l’intérêt de ses citoyens

Chisinau ne veut pas se joindre aux sanctions antirusses européennes et américaines, selon le président du parlement moldave. Cette décision a été prise pour des raisons socio-économiques qui sont similaires à celles évoquées plus tôt par la Géorgie, qui préfère aussi garder une neutralité au moins commerciale à l’égard de Moscou.
Sputnik
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Sur fond d’opération russe de démilitarisation de l’Ukraine, les autorités moldaves ont décidé de ne pas imposer de sanctions contre la Russie, a déclaré ce 3 mars à la télévision nationale le président du parlement de Moldavie Igor Grosu.
"Nous avons pris soin des nôtres. J’invite ceux qui veulent suivre la voie des sanctions à réfléchir aux questions suivantes: ces sanctions conduiraient-elles à notre sécurité énergétique, aideraient-elles les personnes qui ont des voitures, donneraient-elles une plus grande sécurité à nos citoyens qui se trouvent en Russie, les sanctions aideraient-elles à résoudre la situation en Transnistrie? Avec toutes ces choses à l’esprit, je pense que nous avons pris la bonne décision. Nous avons également pris soin des Ukrainiens", a-t-il récapitulé.
La déclaration d’Igor Grosu, qui appartient au parti au pouvoir fondé par la Présidente moldave Maia Sandu, confirme celle de la diplomatie moldave de la semaine dernière. Le ministre moldave des Affaires étrangères Nicu Popescu a fait savoir alors que le refus d’introduire des restrictions antirusses s’expliquait par des raisons économiques, notamment en ce qui concerne les relations avec la Russie dans le domaine énergétique.
Plus tôt, le chef de l’Union d’affaires russo-moldave, l’ancien Président du pays Igor Dodon, a appelé les autorités à ne pas soutenir les sanctions occidentales, mettant en avant que la Russie était le deuxième partenaire commercial de la Moldavie.
Igor Dodon a proposé d’examiner d’urgence les possibilités de connexion au système de transmission de messages financiers créé par la Banque centrale de Russie et de réorienter les exportations moldaves en contournant l’Ukraine.
Le 24 février, suite au lancement par la Russie de l’opération de démilitarisation de l’Ukraine, Chisinau a décrété l’état d’urgence dans le pays pour 60 jours. Tout comme plusieurs autres États voisins de l’Ukraine, la Moldavie accueille actuellement des milliers de réfugiés ukrainiens.

Pas de sanctions géorgiennes

Les autorités d’un autre pays ex-soviétique, la Géorgie, ont annoncé le 25 février que Tbilissi ne s’associerait pas aux nouvelles sanctions antirusses.
Le Premier ministre géorgien, Irakli Garibachvili, a expliqué que la décision avait été prise en se fondant sur les intérêts nationaux et les intérêts du peuple du pays.
Au micro de Sputnik, un entrepreneur géorgien important, l’ancien PDG de la compagnie aérienne géorgienne Georgian Airways, Roman Bokeria, a salué cette prise de position de Tbilissi.
Selon l’homme d’affaires, la Géorgie a déjà perdu la Russie, historiquement le partenaire économique et commercial le plus important de son pays. Cette rupture n’a provoqué que des dommages pour l’économie et des souffrances pour les citoyens ordinaires de la Géorgie.
"À cause de mauvaises relations de voisinage avec la Russie provoquées de l’extérieur, l’économie géorgienne a perdu de nombreuses opportunités de développement économique, les pertes sont estimées à plusieurs milliards de dollars. Seules la paix, l’unité et l’amitié entre les pays orthodoxes voisins de la Géorgie, de la Russie, de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Biélorussie sont la véritable voie du développement et du bien-être de nos peuples. Il est temps d’admettre ses erreurs, de s’unir et de rétablir les échanges sans visa et avec les vols directs pour renforcer l’union de nos peuples", a constaté Roman Bokeria.
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