Dans une "Lettre aux Français" publiée en ligne par plusieurs médias et destinée à la presse régionale, le Président sortant annonce être "candidat pour inventer avec vous, face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière".
"Il nous faudra travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production", prévient Emmanuel Macron dans ce texte de trois pages où il livre quelques pistes sur les grands axes de sa campagne, en promettant aussi "une méthode différente" car, dit-il "nous n'avons pas tout réussi".
Un "quinquennat pour rien"
Avant même l'annonce officielle, le candidat d'extrême droite Éric Zemmour a fustigé sur YouTube un "quinquennat pour rien" en affirmant que "notre pays est devenu invivable et vous en êtes devenu la cause". "Les Français vous en veulent", a-t-il ajouté en prédisant que "le peuple français ne vous laissera pas une seconde chance".
"Emmanuel Macron, vous avez accéléré le déclassement des Français. Vous laissez le pays dans un état jamais connu de son histoire. (...) Vous avez appauvri les Français, bradé notre industrie et méprisé nos travailleurs. En détruisant l'économie du pays, en décidant arbitrairement de ce qui est essentiel, de ce qui ne l'est pas, vous avez détruit des milliers d'emploi, endetté des milliers d'entreprises."
La candidate LR Valérie Pécresse, qui est prise en tenaille entre ses rivaux d'extrême droite et M.Macron, a elle appelé les Français "à ouvrir les yeux. Ce quinquennat a été celui des illusions perdues" dénonçant son "manque de courage".
Rester "en retrait"?
Pour sa part, Marine Le Pen a estimé que "ce n'est pas une surprise. Le choix qu'il fait dans la presse régionale (...) démontre qu'il entend tout de même rester en retrait de cette élection, de cette campagne".
Le candidat écologiste Yannick Jadot a lui fait valoir que "ça fait longtemps qu'Emmanuel Macron est en campagne, qu'il dépense de manière électorale", tandis que la socialiste Anne Hidalgo s'est félicitée que "le débat démocratique que je demande, projet contre projet, va enfin pouvoir se tenir".
"Au bout de cinq ans, M.Macron envoie une lettre aux Français. Mais les factures qui flambent, c'est tous les mois", a lancé de son côté le communiste Fabien Roussel, espérant que "cette guerre ne sera pas le prétexte pour masquer des attaques sévères contre le pouvoir d'achat des Français".
Manuel Bompard, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, a dit sur BFM TV que l'"on aurait pu s'attendre d'abord à une lettre d'excuses".