La plainte, qui a été signifiée à TotalEnergies et doit être déposée devant le tribunal de Paris concerne la campagne publicitaire "réinvention" de l'entreprise. Les plaignants affirment que la campagne a enfreint le droit européen de la consommation en suggérant que TotalEnergies pourrait atteindre des émissions nettes de carbone nulles d'ici 2050 tout en continuant à produire davantage de combustibles fossiles.
Les écologistes se plaignent depuis longtemps du "greenwashing", autrement dit des messages trompeurs que peuvent adresser les entreprises sur leurs engagements en matière d'investissement durable.
Lancées à l'échelle mondiale en mai 2021, les publicités affirmaient que TotalEnergies s'engageait à être "un acteur majeur de la transition énergétique" et visait la neutralité carbone d'ici 2050.
Les organisations affirment que le projet de l'entreprise de continuer à augmenter la production de combustibles fossiles tels que le pétrole et le gaz - qui contribuent de manière importante au réchauffement climatique - est en contradiction avec cet objectif.
L'année dernière, un rapport de l'Agence internationale de l'énergie a déclaré qu'aucun nouveau gisement de pétrole et de gaz ne devrait être exploité à partir de cette année si l'on voulait avoir une chance de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels d'ici 2050.
Les plaignants reprochent à TotalEnergies d'avoir enfreint la directive européenne sur les pratiques de consommation déloyales, qui interdit les pratiques trompeuses, notamment la promotion de fausses informations ou l'omission d'informations pertinentes ayant un impact sur la prise de décision des consommateurs.
L'affaire, qui s'inscrit dans le cadre d'un nombre croissant de contestations juridiques des efforts des entreprises en matière de climat, a été portée par Greenpeace France, les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, avec le soutien des avocats spécialisés dans l'environnement ClientEarth.