Par deux fois fin 2019, des animaux vivants vendus à Wuhan ont transmis le coronavirus SRAS-CoV-2 à des humains. C’est la conclusion de trois publications datées des 25 et 26 février. Elles viennent appuyer l’hypothèse selon laquelle le marché de gros de fruits de mer de Huanan (à Wuhan) serait bel et bien l’épicentre de la pandémie qui touche notre planète depuis deux ans.
Deux rapports désignent clairement Wuhan comme point de départ de la transmission du virus de l’animal à l’homme, le troisième analyse deux "événements zoonotiques" survenus en novembre ou décembre 2019 présentant des lignées virales qui sont "très probablement" à l’origine du coronavirus.
Les études présentaient des analyses d’échantillons prélevés sur le marché en question pour les comparer avec ceux pris à des personnes infectées en décembre 2019 et janvier 2020, aux prémices de la pandémie. Pris ensemble, tous ces éléments pointent vers ce même marché aux animaux.
Pas de preuve définitive
"Il s’agit d’une preuve extrêmement solide", commente dans Nature Kristian Andersen, virologue au Scripps Research Institute de La Jolla, en Californie et auteur de deux des rapports. Reste à savoir quel animal a pu héberger le virus qui s’est propagé à l’homme. Pour Mme Andersen, il pourrait s’agir de chiens viverrins, vendus en Chine pour leur fourrure.
Le marché de Wuhan n’est toutefois pas forcément la source définitive de cette pandémie, puisque certains virologues estiment toujours qu’il a pu n’être qu’un événement amplificateur massif et non le lieu de propagation initiale.
Plus de deux ans après les premiers cas de Covid-19, la ville de Wuhan lutte toujours contre l’épidémie en procédant à une campagne de test massive. Les chiffres se révèlent toutefois moins inquiétants. Le 24 février, la ville de 11 millions d’habitants comptait un total de 26 cas.