Une musulmane filmée en train de prier dans une salle à l'université de Reims, une enquête ouverte

Une vidéo montrant une musulmane prier dans une salle de cours de l’université de Reims, qui fait le buzz sur les réseaux sociaux, a poussé la direction de l’établissement à ouvrir une enquête interne. Le clip a été diffusé par le syndicat étudiant UNI.
Sputnik
Une vidéo controversée a été diffusée sur Twitter le 22 février par le syndicat étudiant UNI, se revendiquant de "la droite étudiante". Elle montre une jeune femme musulmane prier sur un tapis dans une salle de cours de l'université de Reims (Marne).
Elle est apostrophée par un étudiant, qui lui dit qu'il est "interdit de prier dans un établissement laïc", en réponse, une de ses amies demande de ne pas la déranger: "Tu ne peux pas interrompre la prière".

L’université condamne

"L'UNI dénonce depuis des années ce phénomène caché et nié par certains présidents et personnels d'universités", dit la légende de la vidéo. En moins d’une journée, elle a été visionnée plus de 13.000 fois.
En réaction, la direction de l’université a annoncé mercredi, dans un communiqué, l’ouverture d’une enquête interne. Elle a rappelé "son attachement aux principes de la laïcité et de neutralité du service public", soulignant que "tout exercice du culte est proscrit à l'université".
"C'est la première fois que j'entends parler d'une pratique religieuse au sein de l'université", a déclaré auprès de France 3 Matéo Mevizou, président de la fédération étudiantes Intercampus de l'Université Reims Champagne-Ardenne, précisant qu’il faut "connaître le contexte".
Tout en condamnant ce type de pratique dans l’enceinte de l'université, il soupçonne que cette vidéo ait "un but politique en cette période électorale".

Des lieux appropriés nécessaires?

En avril 2021, Les Républicains avaient proposé au Sénat un amendement interdisant la prière dans l’enceinte des universités, que ce soient les salles de cours, les amphithéâtres, les couloirs ou les sanitaires, rappelle France 3. Cette demande avait finalement été rejetée, autorisant l’exercice du culte à l’université dans "des locaux mis à disposition des aumôneries".
Commentant la vidéo en question, le "Collectif contre l'islamophobie en Europe" (CCIE), ancien Collectif contre l'islamophobie (CCIF) reconstitué en Belgique après avoir été dissous en France fin 2020, dénoncée par le gouvernement après l'assassinat de Samuel Paty, a écrit: "Si l'on s'en tient à la laïcité, l'administration devrait faciliter la pratique du culte aux étudiants de toutes confessions en octroyant des lieux de prières pour tous les cultes".
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