Pour Roscosmos, les sanctions pourraient mener à "une désorbitation" de l’ISS

Alors que les États-Unis renforcent la pression des sanctions contre la Russie en raison de l’opération militaire en Ukraine, le patron de l'agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, a mis en garde contre de possibles conséquences des restrictions sur l’ISS et pour les pays que la station survole.
Sputnik
Après que Joe Biden a déclaré que les nouvelles sanctions imposées contre la Russie pour ses actions en Ukraine nuiraient à l’industrie spatiale russe, Dmitri Rogozine, chef de Roscosmos, a rappelé que la Russie continuait de développer ses programmes malgré les restrictions imposées en 2014. Le responsable a pourtant estimé que les Américains couraient le risque que "leurs sanctions leur tombe dessus et pas seulement au sens figuré".
"Peut-être que le Président Biden n’est pas au courant. Alors vous devez lui expliquer que ce sont nos vaisseaux Progress qui assurent la correction de l’orbite de la station pour empêcher les collisions avec des débris spatiaux sur une orbite terrestre polluée par vos hommes d’affaires talentueux. Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS contre sa désorbitation inévitable et la chute sur le territoire des États-Unis et de l’Europe? Il y a également un risque de chute de cette construction de 500 tonnes sur l’Inde ou la Chine", a-t-il écrit.
Il a rappelé en outre que la station ne survole pas la Russie et s’est demandé si ceux qui imposent les sanctions contre la Russie "ne souffrent pas de la maladie d’Alzheimer".

La réaction de la NASA

En réaction aux propos de M.Rogozine, un porte-parole de la NASA a déclaré à CNN que l’agence continuait de travailler avec Roscosmos "pour la sécurité des opérations en cours de la Station spatiale internationale".

"Les nouvelles mesures de contrôle des exportations continueront de permettre la coopération spatiale civile américano-russe", a-t-il souligné à CNN.

L'ancien astronaute de la NASA Garrett Reisman a également indiqué à la chaîne qu’"un divorce à l'amiable" est impossible entre les segments russe et américain de la Station.
"Le segment russe ne peut pas fonctionner sans l'électricité du côté américain, et le côté américain ne peut pas fonctionner sans les systèmes de propulsion qui sont du côté russe", a-t-il ajouté.
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