"Ce qui se passe dans le Donbass évoque à certains égards la situation dans certains pays africains comme le Mali ou la Centrafrique dans la mesure où ce sont les mêmes acteurs internationaux qui s’opposent: les Occidentaux d'une part, pour dominer, posséder, agresser ou piller, et d'autre part, la Russie notamment, pour défendre la légalité, aider et protéger les populations", soutient d’emblée Jean-Blaise Ayéméné, président du Réseau des communicateurs panafricains (REZOPANACOM) interrogé par Sputnik.
Et selon lui, vu la configuration actuelle du monde qui serait "depuis le réveil de la Chine et le relèvement spectaculaire de la Russie, divisé en deux blocs" avec d’un côtél'Occident qu’il qualifie d’"impérialiste, manipulateur et agressif"et de l'autre "le binôme sino-russe" qui appliquerait "une politique défensive et respectueuse de plusieurs principes", les pays africains seraient bien inspirés de faire le meilleur choix.
"Le contexte mondial actuel est une bonne occasion pour les pays sous domination et qui ont soif de liberté, comme c’est le cas des États africains, de se défaire des chaînes impérialistes occidentales qui les lient depuis des décennies. Prenons l’exemple du Mali. Ce pays a presque été détruit par la politique postcoloniale de la France et l’incapacité de cette dernière à vaincre le terrorisme. Mais les Maliens ont eu le nez creux de faire appel à ceux qui sont capables de vaincre le terrorisme et qui l'ont déjà prouvé en d'autres circonstances, c'est-à-dire la Russie", affirme-t-il.
Autrement dit, il estime que la montée en puissance de la Russie participe d’un meilleur équilibre mondial qui est dans l’intérêt des pays africains dans leur aspiration à plus d'émancipation, n'étant plus contraints à un tête-à-tête avec l’Occident.
Une réaction "légitime"
Commentant les actions russes dans le Donbass, Jean-Blaise Ayéméné, par ailleurs secrétaire national chargé de la coordination des activités des structures spécialisées et de la mobilisation des militants au sein du Parti des peuples africains Côte d'Ivoire (PPA-CI, la formation politique créée en octobre 2021 par l’ancien Président Laurent Gbagbo), les juge "légitimes" car, estime-t-il, "la Russie ne fait que se défendre et défendre son peuple face à l'agressivité légendaire des Occidentaux qui, à travers l'Ukraine, pourtant ex-territoire russe, veulent rapprocher davantage l'Otan, leur bras armé, de ses portes, ce qui est inadmissible".
"C’est cette agressivité contre la Russie, malgré l'engagement pris dans les années 1990 de ne pas admettre les ex-pays de l'URSS dans l'Otan, qui a poussé les Occidentaux, avec les États-Unis à leur tête, à soutenir en 2014 le coup d'État contre l'ex-Président ukrainien Viktor Ianoukovytch, lorsque celui-ci avait opté pour une collaboration avec la Russie plutôt qu'avec eux. Vous comprenez donc que la Russie, quoique grande puissance, a toujours été dans la position défensive. C'est elle l'agressée malgré ce que tente vainement de faire croire la presse mainstream", poursuit-il.
Pour ce panafricaniste, "cette propension des Occidentaux à adouber, quand il y va de leur intérêt, des coups d’État comme ce fut le cas en Ukraine ou au Tchad", devrait justement faire partie des facteurs qui contribuent à inciter les pays africains à accentuer leur collaboration avec "la Russie qui essaie, autant que faire se peut, de respecter les lois internationales".
Et ce "double-jeu" des Occidentaux qu’il dénonce est également pointé du doigt, avec parfois un brin de sarcasme, par de nombreux internautes. Y compris chez ceux, moins nombreux, qui n'approuvent pas forcément l'opération militaire russe!