Le quotidien, qui a eu accès au fichier des adhérents, révèle dans cette longue enquête des pratiques qui, sans remettre en cause la victoire de la candidate, "questionnent la sécurité et la sincérité du scrutin".
Dénonçant une "tentative de déstabilisation", Les Républicains ont affirmé dans un communiqué qu'il allaient déposer plainte contre le quotidien.
"Le Congrès des Républicains a été en tous points exemplaire, tant par son organisation que par sa mobilisation", a assuré le parti, en dénonçant "des approximations, des sous-entendus et des allégations infondées" visant "clairement à délégitimer la candidate".
Dans son article, Libération assure que "parmi les adhérents ayant rejoint LR en 2021, certains n'existent pas ou plus". Le parti avait vu ses effectifs bondir d'environ 80.000 fin septembre 2021 à 148.862 le 17 novembre suivant.
"Plusieurs centaines de votants"
D'autres "sont bien en peine d'expliquer pourquoi et comment ils sont entrés au parti" et certains "ne s'intéressent guère aux idées de LR et à sa candidate", ayant "suivi les consignes" ou "rendu service à une connaissance, qui a parfois réglé leur adhésion", affirme Libération.
Ces pratiques, qui "ne sont pas toutes illégales", représentent "au minimum plusieurs centaines de votants", selon le quotidien.
Pour LR il y a là "une confusion douteuse entre un supposé +fichier adhérents+ et la liste électorale du scrutin". "Suite à la stricte application de nos critères de sécurité, ce sont plus de 9.000 adhérents qui ont été exclus du corps électoral" après vérification, ajoute le communiqué.
Le premier tour du scrutin avait été serré, Eric Ciotti devançant Valérie Pécresse de 665 voix. Derrière, Michel Barnier était à 1.209 voix, et Xavier Bertrand à 2.966 de la présidente de l'Ile-de-France.
Un chien parmi les votants
Dans les fichiers, Libération a repéré un chien inscrit en région Paca par son propriétaire pro-Ciotti, et "au moins trois personnes censées avoir rejoint le parti après leur décès".
Le quotidien affirme aussi qu'en Ile-de-France, la région de Valérie Pécresse, "un certain nombre d'adhérents n'ont pas la nationalité française, et donc pas le droit de vote", et que "parfois ils ne parlent pas français, ou à peine". Il s'agirait notamment de membres de la communauté chinoise, recrutés en face-à-face ou sur le réseau social WeChat, notamment par des responsables d'associations communautaires.