Invité de France Inter ce 23 février, le secrétaire d’État aux Affaires européennes a évoqué "des réactions très rapides de la part des Européens, coordonnées avec les Américains" à la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, "une violation grave du droit international".
Ce mercredi matin, Clément Beaune s’est félicité de l’unanimité avec laquelle le monde occidental a réagi à la décision de Moscou sur le Donbass qu’il ne considère cependant pas, contrairement aux États-Unis, être une invasion.
"On ne peut pas constater aujourd’hui que l’invasion généralisée de l’Ukraine a commencé, ce n’est pas la réalité du terrain, mais ce qui se passe est déjà très grave", commente-t-il suite aux déclarations américaines sur le début d’une invasion du pays.
Des sanctions adoptées "en moins de 24 heures"
M.Beaune indique que les sanctions "c’est un signal fort qui sera compris, je l’espère, par la Russie".
"On les a prises en moins de 24 heures tous, en Europe, aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Unis, et elles sont puissantes."
Selon lui, les plus puissantes sont les sanctions financières prises par les États-Unis et l’Europe "en même temps".
"L'État russe et les banques russes ne pourront plus se financer sur les marchés européens."
Il estime que c’est plus important que les sanctions individuelles contre des proches du Président russe et des députés "qui ont soutenu la reconnaissance de l’indépendance des républiques du Donbass".
Une dépendance à la Russie?
En ce qui concerne la dépendance européenne à l’énergie russe, il juge que les Européens doivent être conscients de leurs forces.
"C'est vrai qu'on a une dépendance à la Russie et Vladimir Poutine en joue, sur le gaz et sur l'énergie. Il faut qu'en tant qu'Occidentaux et Européens, qu'on soit conscient de nos propres forces. Les Russes sont beaucoup plus dépendants à notre égard", détaille-t-il, affirmant que c’est la principale ressource fiscale de l’État russe.
Selon lui, le Président russe a un discours très brutal vis-à-vis de l’Occident qui doit réagir "sans aucune faiblesse".
Les capitales occidentales unanimes
Mardi 22 février, l’Union européenne a adopté à l’unanimité un paquet de sanctions contre la Russie en représailles à la reconnaissance de l’indépendance des républiques du Donbass.
Les sanctions ciblent la capacité de la Russie à accéder aux marchés de capitaux et services financiers européens, ainsi que les banques ayant contribué à financer les opérations militaires russes dans les régions ukrainiennes dont Moscou a reconnu l’indépendance.
Les sanctions portent aussi sur 27 individus et entités russes, ainsi que sur les députés ayant soutenu la reconnaissance de la souveraineté des républiques du Donbass.
Berlin a pris la mesure la plus forte en décidant de suspendre l’autorisation du Nord Stream 2.
Londres a imposé des sanctions à trois hommes d'affaires russes ainsi qu'à cinq banques russes.
La "première tranche" de sanctions américaines vise à couper la Russie des financements occidentaux et à frapper "élites russes" et institutions financières.
Poutine répond aux demandes de reconnaissance
Le 21 février, Vladimir Poutine a réagi aux demandes adressées face à l’escalade dans le Donbass et à la menace d’offensive de l’armée ukrainienne, annonçant sa décision de reconnaître les Républiques de Donetsk et de Lougansk.
Des traités d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle ont été signés avec leurs dirigeants.