Les marchés mondiaux, y compris russe, ont été bouleversés par la récente montée des tensions autour de l’Ukraine, marquée lundi par la reconnaissance de l’indépendance des républiques populaires de Donetsk et Lougansk par la Russie.
Le baril de Brent, en hausse depuis la fin du mois de janvier, vient d’atteindre son plus haut niveau depuis septembre 2014, dépassant les 97 dollars, soit une soudaine augmentation de 4% par rapport à la veille. D’après les analystes de la banque JPMorgan, sa valeur pourrait atteindre 120 dollars si les exportations de brut depuis la Russie vers l’Ukraine venaient à se réduire davantage.
Cette tendance pourrait s’accroître en cas de sanctions visant directement les exportations russes, engendrant une montée du baril jusqu’à 150 dollars, ce qui serait du jamais vu depuis la crise de 2008. Les États-Unis et l’Union européenne devraient préciser la nature de leurs sanctions contre la Russie ce 22 février.
Marché russe
Bien que les sanctions n’aient pas encore été introduites, les conséquences se font déjà ressentir sur les indices boursiers russes. Par exemple, le cours de l’action du géant russe de l’aluminium Rusal a chuté de près de 20% à la bourse de Hong Kong ce mardi. Celui de la tonne de nickel, métal largement produit en Russie, a atteint lundi son plus haut niveau depuis 2011, à 24.610 dollars. Les cours des actions des autres entreprises minières russes Polymetal et Evraz ont chuté respectivement de 8,47 et 5,72% à la bourse de Londres.
Le principal indice de la bourse de Moscou, le RTS, s’est effondré de plus de 13% ce mardi, de même que l’indice Moex (-8,8%). Le rouble a également perdu de la valeur. Il s’échangeait encore à 87,1 pour un euro lundi, contre 90,7 ce mardi matin.
Donbass
La reconnaissance par la Russie des deux républiques du Donbass a été perçue comme une escalade des tensions et largement condamnée à l’Onu. Le représentant russe Vassily Nebenzia assure cependant qu’une solution diplomatique est toujours possible, mais que cette décision a été prise pour éviter "un bain de sang dans le Donbass". L’armée russe va désormais y être envoyée pour assurer le maintien de la paix.