Deux plantes prolifèrent en Antarctique sous l’effet du réchauffement climatique

Deux espèces de plantes se propagent à grande vitesse au Pôle sud, renforçant les inquiétudes des scientifiques quant au réchauffement climatique. L’Antarctique est au centre des préoccupations écologiques depuis plusieurs années.
Sputnik
Alors qu’en Europe plusieurs ministres appellent les institutions à s’engager plus fermement face aux changements climatiques, les mauvaises nouvelles affluent de l’autre bout de la planète. Le Pôle sud se réchauffe en effet, au point de voir certaines plantes proliférer comme jamais auparavant, à en croire un communiqué de l'université de l'Insubrie
La canche antarctique (Deschampsia antarctica) et la sagine antarctique (Colobanthus quitensis), deux espèces indigènes, ont envahi la petite île de Signy, dans les Orcades du Sud. L’expansion de ces deux plantes depuis 2009 a été plus importante qu’au cours des 50 années précédentes, selon une étude publiée dans la revue Current Biology.
Cette prolifération semble accompagner les hausses de température constatées dans la région. Les températures estivales ont fortement augmenté, passant de +0,02°C à +0,27°C par an, malgré un léger refroidissement en 2012. La diminution de la population d’otaries à fourrures pourrait également avoir joué un rôle dans cette prolifération des plantes qui inquiètent les scientifiques.
"Les écosystèmes terrestres de l'Antarctique réagissent rapidement à ces variations climatiques. Je m'attendais à une augmentation de ces plantes, mais pas de cette ampleur. Nous recevons de multiples preuves qu'un changement majeur se produit en Antarctique", explique au Guardian Nicoletta Cannone, auteur principale de l’étude.

Pas prêt de s’arrêter

L’expansion de ces plantes pourrait d’ailleurs se poursuivre, à mesure que des zones libres de glace apparaissent. De nouvelles espèces non indigènes pourraient même s’adapter à ce nouveau climat plus clément. L’écosystème antarctique s’en trouverait alors bouleversé, soulignent les scientifiques
Depuis des décennies, les chercheurs scrutent les évolutions de l’Antarctique, la fonte des glaces étant considérée comme un enjeu écologique majeur. La dislocation de l’énorme glacier Thwaite, qui pourrait élever le niveau de la mer d’une soixantaine de centimètres, est en particulier redoutée par les scientifiques.
Certains états se mobilisent pour tenter de mieux protéger ces territoires. Début février, la France a publié un décret pour étendre la réserve naturelle nationale des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Une mesure concernant en particulier l’archipel Crozet, les Kerguelen et les îles Saint-Paul et Amsterdam.
Comme l’Arctique, l’Antarctique fait l’objet de considérations géopolitiques. Ce 22 février, l’Australie a annoncé débloquer 575 millions de dollars dans un programme de surveillance de cette région.
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