Garanties de sécurité Russie-Otan

Sur l'élargissement de l'Otan, Bardella se range du côté de Moscou

La non-expansion de l’Alliance atlantique à l’est que la Russie réclame comme garantie de sécurité a été refusée par l’Occident. Sur BFM TV, le président par intérim du RN s’est rangé du côté de Moscou, rappelant l’"accord tacite" conclu en 1991 entre l’URSS et les États-Unis.
Sputnik
Sur fond des tensions autour de l’Ukraine, l’Otan continue de renforcer sa présence militaire en Europe de l’Est malgré la demande de Moscou de non-élargissement de l'Alliance vers ses frontières. Invité le 20 février sur BFM TV, Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN) par intérim, a qualifié cette revendication de légitime.
Il a ainsi rappelé l’"accord tacite" conclu en 1991 entre Mikhaïl Gorbatchev et le secrétaire d’État américain James Baker, et déclassifié depuis, selon lequel "les États-Unis prenaient l’engagement de ne pas élargir l’Otan à l’est et de ne pas rapprocher l’Otan par les accords avec les pays aux frontières de la Russie".

"Cet accord n’a pas été respecté et les États-Unis depuis – on a appelé ça pendant très longtemps, dans les années 90, les gendarmes du monde – avec une volonté expansionniste de se rapprocher de la Russie dans une logique de la guerre froide."

Dans ce contexte, il estime que "le rôle de la France est d'appeler à la désescalade", prônant la recherche d’une voie équilibrée.
Dans son article paru le 18 février, le journal allemand Der Spiegel évoque un document d’archives contenant des informations sur la promesse de non-expansion de l’Alliance à l’est. L'Otan, quant à elle nie, avoir pris un tel engagement.
Dans une interview accordée le 19 février à la chaîne ARD, le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, souligne qu’il "n'y a aucune décision dans laquelle les pays de l'Otan ont accepté d'abandonner ce qui est indiqué dans le traité fondateur de l'Otan".

Tensions autour de l’Ukraine

Depuis plusieurs semaines, la tension est montée d'un cran entre la Russie et les pays occidentaux. Accusant Moscou d’avoir massé quelque 150.000 soldats à la frontière ukrainienne, ils lui imputent des "actions agressives" et la planification d’une attaque contre l’Ukraine.
Près de 8.500 soldats américains ont été envoyés en Roumanie, en Pologne et aux pays baltes ces dernières semaines en renfort aux quelque 80.000 militaires américains déjà stationnés en Europe, que ce soit sur une base permanente ou par rotation.
Des accusations démenties à plusieurs reprises par Moscou qui explique qu’il s’agit de déplacements programmés sur le territoire russe dans le cadre d’exercices et décidés par la Défense. La Russie dénonce une "hystérie informationnelle" des autorités et médias occidentaux et qualifie ces déclarations de prétextes pour envoyer toujours plus de matériel militaire au plus près des frontières russes.
En tant que solution à l’escalade des tensions autour de l’Ukraine, la Russie a publié fin 2021 des projets de traités à signer avec les États-Unis et avec l'Otan sur les garanties de sécurité en Europe. Ces documents visent à empêcher tout nouvel élargissement de l’Alliance atlantique à l’Europe de l’Est et de nouvelles bases militaires américaines.
Les États-Unis ont répondu par la négative aux propositions clés de Moscou. Selon Sergueï Lavrov, cette réponse ne peut pas satisfaire Moscou.
Le sommet des Présidents Vladimir Poutine et Joe Biden, annoncé précédemment par la France, autour de la situation en Ukraine, a été jugé "prématuré" par le Kremlin, car "il y a une entente sur le fait de devoir continuer le dialogue au niveau des ministres [des Affaires étrangères, ndlr]".
Cependant, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’exclut pas cette rencontre "si les chefs d'État [russe et américain] le jugent utile".
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