Après que l'ambassade américaine à Moscou a publié une mise en garde contre le risque d'attentats dans de grandes villes russes, le Kremlin a décidé d’enquêter pour savoir si les États-Unis avaient partagé ces informations avec leurs collègues russes par le biais de canaux appropriés.
"Nous sommes maintenant en train de déterminer s'il y a eu des signaux de la part des Américains via les canaux spéciaux. Pour le moment, je ne suis pas au courant que de tels signaux aient eu lieu", a déclaré le porte-parole du Président russe.
"C'est une pratique très, très inhabituelle de la part d’une mission diplomatique", a ajouté Dmitri Peskov.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova s’est, elle, étonnée de la diffusion d’une telle information, se demandant "quoi faire de ça?".
Le président du comité de la Douma d’État sur la sécurité et la lutte contre la corruption, Vassily Piskaryov, a pour sa part rappelé que d’après la législation de la Russie, le non-partage d’informations sur un crime terroriste planifié est "passible de responsabilité pénale".
Avertissement US
L'ambassade des États-Unis à Moscou a informé le 20 février sur le risque d'attentats dans des lieux publics à Moscou, Saint-Pétersbourg et à la frontière ukrainienne dans le contexte des tensions autour de l'Ukraine.
"Selon des informations de presse, il y a des menaces d'attentats dans des centres commerciaux, des gares et stations de métro, et d'autres lieux publics dans les principales zones urbaines", avance l'ambassade dans un communiqué.
Tensions autour de l’Ukraine
Les tensions se sont accrues depuis plusieurs jours dans le Donbass, où les autorités locales dénoncent une multiplication des bombardements par l’armée ukrainienne, ayant fait des victimes parmi les civils entre les 19 et 20 février. Tandis que la mobilisation générale a été annoncée samedi, femmes, enfants et personnes âgées sont évacués vers la Russie.
Washington accuse Moscou de préparer une invasion depuis plusieurs semaines en massant des troupes à la frontière ukrainienne. L’administration Biden s’était d’ailleurs risquée à quelques pronostics sur la date d’une hypothétique entrée en guerre, avant de rétropédaler.
Le Kremlin nie de son côté toutes velléités à l’encontre de son voisin. Certaines troupes russes impliquées dans des exercices ont été rappelées sur leur lieu de déploiement après les exercices, a récemment précisé le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou.