Fabien Roussel accusé par Mediapart d’avoir été un assistant parlementaire "fantôme"

Le candidat du PCF à l’élection présidentielle Fabien Roussel a fait l’objet d’une enquête de Mediapart sur son activité d’assistant parlementaire entre 2009 et 2014. Ni lui ni le député qui l’a employé n’ont fourni de preuves concrètes de son travail au média, mais M. Roussel affirme les avoir.
Sputnik
La publication tombe à point nommé, à moins de deux mois du premier tour de l’élection présidentielle. Mediapart vient de sortir une enquête sur le candidat du Parti communiste français (PCF) Fabien Roussel, l’interrogeant sur ses activités d’assistant du député du Nord Jean-Jacques Candelier entre 2009 et 2014.
"Malgré plusieurs relances depuis le jeudi 10 février, l’ancien collaborateur ne nous a pas fourni le moindre document (une note, un mail ou un SMS, par exemple) attestant de ses cinq années de travail aux côtés de Jean-Jacques Candelier", indique l’article daté du 20 février.
Fabien Roussel aurait pourtant touché 3.000 euros net par mois pendant cette période.
"J’irriguais ses travaux, ses discours, ses questions au gouvernement de mon travail avec les acteurs sociaux et politiques du département et de sa circonscription", se justifie-t-il auprès du journal. À l’en croire, son travail s’effectuait davantage à l’extérieur que dans les bureaux du parlementaire, un "rôle très politique".
Il est resté à l’époque particulièrement actif dans le parti, n’agissant pas forcément dans la circonscription de son député, souligne le média d’investigation.

Situation "pas trop nette"

Également contacté par Mediapart, l’ex-député en question, qui n’est plus à l’Assemblée nationale depuis 2017, n’a pas non plus pu donner d’éléments concrets du travail accompli par son assistant. D’autres assistants de l’époque n’ont également pas décrit clairement les fonctions de leur ancien collègue. D’après eux, il n’était pas présent aux réunions et n’aidait pas à rédiger des questions écrites à l’Assemblée.
"Il a fait son boulot", assure pourtant M.Candelier. Mediapart a ressorti une conversation de 2018 dans laquelle l’ancien député admettait que la situation de Fabien Roussel "n’était pas trop nette". Il a de plus confié qu’il était dans les "habitudes" des partis de payer des salaires de cadres avec des enveloppes prévues pour les assistants parlementaires. Après les scandales qu’ont suscités les affaires d’assistants parlementaires au Front national (FN) en 2018 et du MoDem en 2019, il a estimé avoir "bien fait d’arrêter" le contrat de Fabien Roussel plus tôt.

Réponse de Roussel

Fabien Roussel a réagi ce lundi sur Europe 1 aux accusations de Mediapart, tandis que le hashtag #rousselrendlargent figure dans les tendances sur Twitter. "Mon travail figure sur mon site internet depuis quelques mois, depuis que je suis candidat, en toute transparence", se défend-il. Il affirme d’ailleurs que sa rémunération ne s’élevait pas à 3.000 euros net, mais à 2.460 euros en 2009 pour monter jusqu’à 2.700 euros.
Il affirme avoir bel et bien les preuves de son travail. "Mon travail est dans tous les discours, les questions écrites, les combats, les lois menées par Jean-Jacques Candelier", estime-t-il, sans critiquer l’enquête de Mediapart: "Les journalistes font leur travail, et je le respecterai toujours".
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