Le ministère français des Affaires étrangères a, à plusieurs reprises, délibérément autorisé des fuites d’information après des discussions au sommet, a estimé ce dimanche 20 février le porte-parole de Vladimir Poutine à la télévision russe. Dmitri Peskov a précisé que dans le cas de la France, ce n'était pas la première fois.
"Malheureusement, oui. Nos collègues français, et cela n'a absolument rien à voir avec le Président français, mais des collègues du ministère français des Affaires étrangères ont délibérément autorisé de telles fuites à plusieurs reprises", a souligné la voix du Kremlin.
Après la conversation téléphonique des deux Présidents
Ces propos du porte-parole du Kremlin surviennent après que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, commentant le résultat des entretiens entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, a déclaré que le Président russe avait dit à son homologue que l'initiative de reconnaître la république autoproclamée de Lougansk et la république autoproclamée de Donetsk ne pouvait pas être prise en compte.
Dmitri Peskov a ensuite expliqué aux journalistes que les nuances avaient été déformées dans ce cas. Le porte-parole du Président russe a cité des extraits de la conversation entre les deux Présidents conservés dans la transcription de la réunion.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a souligné que les résultats des entretiens entre les deux Présidents avaient fait l'objet de nombreuses interprétations.
"Beaucoup d'interprétations sont apparues à l'issue des entretiens entre le Président Poutine et le Président Macron. Nous tenons à souligner que tout ce dont les parties ont convenu lors des contacts de haut niveau russo-français est contenu dans le message du service de presse du Kremlin", a-t-elle ajouté.
Ainsi, il est mentionné que Vladimir Poutine a relevé que les provocations des forces de sécurité ukrainiennes étaient à l'origine de cette escalade. Il a également attiré l’attention sur le fait que les pays de l'Otan continuaient de fournir à l'Ukraine des armes et des munitions modernes, ce qui poussait Kiev à trouver une solution militaire au problème du Donbass.
"En conséquence, les civils de la république autoproclamée de Lougansk et de la république autoproclamée de Donetsk souffrent car ils doivent évacuer [le territoire] vers la Russie pour échapper aux bombardements qui s'intensifient", indique le communiqué du Kremlin.
Prochaine conversation entre les ministres russe et français
Une conversation entre les ministres des Affaires étrangères russe et français, Sergueï Lavrov et Jean-Yves Le Drian, aura lieu lundi 21 février, a annoncé ce dimanche la porte-parole du département russe, Maria Zakharova.
Auparavant, l'Élysée avait indiqué que les dirigeants français et russes avaient décidé d'intensifier leurs efforts diplomatiques en vue d'un sommet sur un nouvel ordre de paix et de sécurité en Europe.
La montée des tensions
Les tensions autour de l'Ukraine ont monté d’un cran et marqué les derniers jours, quand les bombardements se sont intensifiés dans la région du Donbass.
Les pays occidentaux accusent la Russie d’avoir massé des soldats à la frontière et lui imputent des "actions agressives" en vue d’attaquer sa voisine.
Approuvées par les autorités russes, les évacuations de civils se déroulent sur fond de craintes d’une action militaire de Kiev. La Russie dément catégoriquement les plans d’invasion qui lui sont attribués.