Des réfugiés du Donbass décrivent leur accueil en Russie et détaillent leurs plans

Des réfugiés de la république autoproclamée de Donetsk, arrivés en Russie suite à l'intensification des bombardements par l'armée ukrainienne, se sont exprimés sur leurs conditions d’hébergement. Ils ont expliqué ce qu’ils comptaient faire une fois que la situation sera apaisée dans l'est de l'Ukraine.
Sputnik
Le lendemain de leur arrivée en Russie, des réfugiés ont pris la parole. Certains ressortissants de la République autoproclamée de Donetsk ont été hébergés dans un complexe sportif du village de Kamenolomni, dans la région de Rostov-sur-le-Don. Ceux-ci ont déclaré à Sputnik qu'ils avaient été bien accueillis et qu’on leur avait fourni tout le nécessaire.

Lioudmila Opchieva, chef du district d'Oktiabrsky de la région de Rostov-sur-le-Don, a déclaré à Sputnik que quatre centres d'hébergement temporaires pour les réfugiés du Donbass avaient été mis en place dans sa circonscription et qu’environ 200 personnes s’y trouvaient actuellement. L'un des plus grands se trouve dans le village de Kamenolomni, où les gens sont hébergés dans le complexe sportif Niva. La sécurité des zones environnantes est assurée par des cosaques à cheval.

Trois rangées de lits ont été placées dans le grand gymnase. Les réfugiés ont reçu du linge de lit, des serviettes, ainsi que des articles d'hygiène corporelle et des denrées alimentaires. Certaines personnes ont été emmenées à la banque pour ouvrir des comptes afin de recevoir les aides financières promises par le gouvernement.

Dans le complexe se trouvent principalement des enfants. Mais ils ne restent pas les bras croisés: des bénévoles locaux ont endossé le rôle d'animateurs et jouent avec eux. La salle de sport est chaleureuse et propre. Des psychologues sont présents pour aider les réfugiés qui en ont besoin. Elena Kamentseva est l’une d’entre eux; elle a expliqué à Sputnik l’état d’esprit de ces personnes.

"Mon collègue et moi aidons les enfants dans des états émotionnels sévères. Mais ici je ne vois pas d'états émotionnels sévères; les enfants font face de manière adéquate à la situation. Je n'observe pas encore d'anxiété sévère."

Rentrer ou rester en Russie?

Des réfugiés ont expliqué à Sputnik comment ils étaient arrivés jusqu’en Russie. Angelika est venue de la ville de Sneznhy, dans la république de Donetsk. Elle prévoit de rester dans le pays à l’issue du conflit et d’y trouver un travail ainsi qu’un logement.

"Nous avons mis dix heures pour venir jusqu’ici, c’était difficile avec le bébé. On est bien ici, tout le nécessaire est là. Merci. Je ne veux pas rentrer. Je pense que tout finira et que mon mari pourra venir. J'ai l'intention de trouver un travail, un logement. Nous n'avons ni maison ni appartement là-bas."
Natalya, qui vient de la même ville, a au contraire l’intention de rentrer lorsque la situation sera redevenue plus calme. Elle, qui est venue avec ses deux enfants et qui a vécu les bombardements de 2014, n’a pas attendu que les obus explosent à nouveau près de sa maison.

"Qu'est-ce que j'attends de la Russie? C'est une question difficile. Nous attendons de l'aide, probablement pour résoudre la situation, beaucoup veulent revenir. Et je veux aussi revenir. Ma mère et mon père, ma sœur avec ses quatre enfants sont restés là-bas."
Tatyana Alexandrovna est accompagnée de sa fille et de ses trois petits-enfants. Ils vivaient au village de Telmanovo, dans la république autoproclamée de Donetsk. Elle a décrit à Sputnik les conditions de son arrivée et les commodités qui sont à sa disposition.

"Ici, nous avons été identifiés très rapidement, enregistrés. Nous avons tout dans la chambre: eau chaude et froide, climatisation, douche, TV, réfrigérateur. Chambre quadruple."
Natalya Martynova a choisi de parler de la nourriture à Sputnik. Elle en est satisfaite et affirme ne manquer de rien.

"La nourriture est bonne. Trois repas chauds par jour, comme dans un sanatorium: soupe, céréales, saucisses, œufs. Tout est frais. Pour les enfants: lait, biscuits, jus de fruit."

L'arrivée des réfugiés se poursuit

Au 20 février à 17h00, plus de 53.000 ressortissants des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk avaient franchi la frontière russe. Ils ont été répartis dans 101 centres d'hébergement. Le ministre russe des Situations d’urgence par intérim, Alexandre Tchouprian, a déclaré le même jour que 700 réfugiés avaient déjà reçu les paiements promis par le Président russe.

Dans les républiques autoproclamées, les départs vers la Russie se poursuivent et de nouveaux trains spéciaux ont été affrétés.
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