Zircon, Kinjal, Iars, Sineva: la Russie teste ses missiles de dissuasion nucléaire - vidéo

Moscou a annoncé avoir mené à bien ses exercices des forces nucléaires annoncés plus tôt. Des tirs de missiles hypersoniques et de croisière se sont déroulés alors que la tension monte dans un Donbass pilonné par l’armée ukrainienne, provoquant un exode de réfugiés en Russie.
Sputnik
Les Forces de dissuasion nucléaire russes ont mené des tirs de missiles hypersoniques et de croisière lors d’exercices dont la tenue avait été annoncée d’avance par le ministère russe de la Défense, a déclaré ce samedi 19 février le service de presse du Kremlin.

"Des exercices de routine des forces de dissuasion stratégique se sont déroulés sous la direction du commandant en chef suprême des forces armées Vladimir Poutine. Des missiles balistiques et de croisière ont été tirés pendant ces manœuvres", indique le communiqué.

Tirs de missiles hypersoniques

Le ministère russe de la Défense a publié une vidéo des exercices baptisés Tonnerre, qui engagent des unités des Forces aérospatiales russes, des Forces de missiles balistiques stratégiques, des flottes du Nord et de la mer Noire, ainsi que du district militaire du Sud.
"Les Forces aérospatiales russes ont lancé avec succès des missiles hypersoniques Kinjal", précise le Kremlin.
Un missile de croisière Iskander a été tiré depuis le polygone de Kapoustine Iar, dans la région d’Astrakhan, frontalière du Kazakhstan. Entretemps, des navires et sous-marins des flottes du Nord et de la mer Noire ont tiré des missiles de croisière Kalibr et un missile hypersonique Zircon contre des cibles navales et terrestres.
"Les missions assignées pour les exercices des forces de dissuasion stratégique ont été pleinement accomplies, tous les missiles ont frappé les cibles désignées, confirmant leurs caractéristiques", note le Kremlin.

Plusieurs missiles frappent un polygone au Kamtchatka

Le lancement d’un missile balistique intercontinental Iars a été effectué depuis le cosmodrome de Plessetsk, dans la région d’Arkhangelsk. Le missile a détruit sa cible située sur le polygone de Koura au Kamtchatka.
Un autre missile balistique, Sineva, a aussi détruit sa cible sur le polygone de Koura. Il avait été lancé par le sous-marin nucléaire Karelia de la flotte du Nord depuis la mer de Barents.
Des avions lance-missiles stratégiques Tupolev Tu-95MS ont tiré des missiles air-sol contre des cibles sur les polygones de Pemboï, dans l’Oural, et de Koura.

Manœuvres prévues d’avance

Les exercices Tonnerres ont été prévu à l’avance pour vérifier l'état de préparation au combat des postes de commandement et de contrôle, des équipes de tir, des équipages de navires et des sous-marins stratégiques, ainsi que la fiabilité des armes nucléaires et non nucléaires russes.
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait annoncé la tenue de ces manœuvres début 2022.
Commentant ces projets, le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a noté que les exercices des forces russes "sont absolument transparents et compréhensibles pour les spécialistes d'autres pays, et ne devraient donc inquiéter personne".
"Les exercices de missiles balistiques et les tirs d'entraînement font partie des entraînements de routine. Ils se tiennent après toute une série de notifications faites à divers pays par différents canaux. Tout cela est clairement réglementé et ne suscite de questions ni de craintes chez personne car tout le monde est prévenu", ajoute-t-il.

Tirs menés parallèlement aux manœuvres russo-biélorusses

Le Président biélorusse Alexandre Loukachenko, en visite en Russie, a suivi le déroulement des exercices Tonnerre depuis le poste de commandement central aux côtés de Vladimir Poutine.
Toutefois, ces tirs de missiles russes ne font pas partie des exercices conjoints russo-biélorusses Détermination de l’Union 2022 qui doivent s’achever en Biélorussie le 20 février. Les forces russes et biélorusses s’y entraînent à repousser une agression extérieure et à lutter contre les attaques terroristes.
Plus de 20 observateurs de 18 pays dont l’Allemagne, la Chine et les États-Unis observent ces manœuvres.
Certaines unités militaires et armes russes engagées ont déjà quitté le territoire biélorusse.

Exercices en Crimée

Ce samedi 19 février, la flotte russe de la mer Noire a en outre annoncé avoir mené des manœuvres en Crimée conformément au calendrier des exercices navals pour 2022. Des unités de systèmes sol-mer Bastion et Bal se sont entraînés à protéger la Crimée et le territoire de Krasnodar contre les attaques de missiles d’un groupe naval.
Selon le service de presse de la flotte, ces exercices ne prévoyaient pas de tirs de missiles réels. Les militaires ont déployé leurs armes dans les secteurs prévus par le scénario avant d’identifier et surveiller les cibles navales de surface. Des navires de la flotte de la mer Noire ont joué le rôle d’ennemi.

Escalade de tensions dans le Donbass

Ces manœuvres de routine se déroulent alors que la situation s’aggrave dans le Donbass, à la frontière russe. Selon Édouard Bassourine, chef adjoint de la milice populaire de Donetsk, la zone de conflit a connu le 18 février une intensification des pilonnages avec notamment des armes lourdes utilisées par l’Ukraine, pourtant prohibées par les accords de Minsk.
Environ 600 obus ont été tirés au total sur la république populaire autoproclamée de Donetsk (RPD) le 18 février et près de 200 obus y sont tombés en trois heures ce samedi 19 février, annoncent les autorités de la RPD.
Les entités autoproclamées de Donetsk et Lougansk ont organisé l’évacuation de civils vers le territoire russe face à la menace croissante de début des hostilités. La région russe de Rostov a déjà décrété l’état d’urgence au niveau régional en raison de l’arrivée massive de réfugiés.
Le 19 février, le ministère des Situations d’urgence de Donetsk a fait savoir que plus de 6.600 personnes avaient été évacuées dans la nuit du 18 au 19 février. La république autoproclamée de Lougansk a quant à elle annoncé en avoir évacué près de 25.000.
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