En commentant les propos du Président états-unien sur la violation du cessez-le-feu par les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk dans le Donbass, le vice-président du Conseil de la fédération (Sénat russe), Konstantin Kosatchev, a estimé qu'il s'agissait d'un encouragement à une opération militaire de la part de Kiev.
"Il s'agit d'un encouragement direct à une opération militaire de Kiev, que l'Occident couvre déjà maintenant et continuera clairement de faire afin de lyncher la Russie de toutes les manières possibles. Monstrueux", a écrit l’homme politique russe sur son compte Facebook.
"Une trahison"
Qui plus est, sur fond d’évacuation massive des civils vers la Russie en raison de la multiplication des tirs, explosions et autres provocations dans la région, Joe Biden a exclusivement imputé la responsabilité du cessez-le-feu aux républiques autoproclamées du Donbass, en exorant l’Ukraine. Il a notamment déclaré "qu'il n'y avait aucune preuve que l'Ukraine préparait une attaque". Exactement ce que la Russie répondait aux multiples allégations américaines, sans aucune preuve, depuis des mois.
"Le moment est critique, où chaque déclaration peut être fatale. Ce qui est dit aujourd'hui est une trahison par Washington et ses alliés de millions de personnes, des deux côtés de la ligne de contact, qui n'attendent qu'une chose des hommes politiques: qu'ils empêchent la guerre. Et c'est une trahison des fameux idéaux occidentaux et des valeurs libérales, où les personnes et leurs droits sont censés être au-dessus de toute situation politique (il suffit de se rappeler la rhétorique des bombardements de la Yougoslavie, de l'Irak et de la Libye)", a ajouté Konstantin Kosatchev.
La communication avec la France
Le sénateur russe a en outre rappelé que les ministères des Affaires étrangères allemand et français ont pour leur part publié une déclaration indiquant qu'ils ne voyaient aucune raison d'accuser Kiev de préparer une attaque. Ils ont expliqué qu'ils avaient pris note de la décision des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk d'évacuer une partie de leur population vers la Russie et qu'ils craignaient que "des incidents montés" ne soient utilisés pour aggraver la situation.
"La multiplication des violations du cessez-le-feu le long de la ligne de contact ces derniers jours est très préoccupante. Nous condamnons l’usage d’armes lourdes et le bombardement indiscriminé de zones civiles, qui constituent des violations claires des accords de Minsk", indique leur communiqué.
Le 19 février, à l'initiative de la France, le ministre des Affaires étrangères russe a eu un entretien téléphonique avec son homologue français. Sergueï Lavrov a déclaré à Jean-Yves Le Drian que Kiev poursuit les provocations armées dans le Donbass. Il a aussi fait part de l’absence de progrès dans la régulation du conflit ukrainien en raison du refus obstiné des autorités ukrainiennes à respecter leurs engagements et les accords de Minsk.
Joe Biden sur la Russie et l'Ukraine
Plus tôt, Joe Biden avait prononcé une allocution sur la Russie et l'Ukraine, accusant les républiques autoproclamées d’être responsables de la montée des tensions. Omettant de rappeler que les USA ont été les premiers à jeter de l’huile sur le feu depuis des mois, agaçant même les dirigeants ukrainiens. Le président états-unien a également répété la thèse infondée des prétendues tentatives de la Russie d'"attaquer" l'Ukraine, menaçant Moscou de sanctions en cas d'escalade. Une diatribe elle-aussi répétée depuis des mois.
Pour le Kremlin, les accusations à répétition de Washington sont perçues comme une volonté de provoquer une escalade des tensions, tandis que de nombreuses armes et autres équipements militaires sont envoyés en Ukraine depuis des mois. Ce qui pourrait pousser Kiev à agir militairement. La Russie dément catégoriquement les déclarations et les plans d’invasion qui lui sont attribués.