La menace de nouvelles restrictions antirusses est brandie par l'Occident sur fond de tensions autour de l’Ukraine, plus vives que jamais entre la Russie et l’Otan. Selon la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, la crise entre la Russie et l'Ukraine pourrait avoir des "conséquences mondiales".
D'autant plus qu’elle a mis en avant l'impact potentiel des sanctions "sur les marchés de l'énergie, compte tenu du rôle important de la Russie en tant que fournisseur de pétrole pour le marché mondial et de gaz naturel pour l'Europe".
"Évidemment, nous voulons que cela pèse surtout sur la Russie. Mais nous reconnaissons que ces sanctions auront aussi des répercussions mondiales", a déclaré la ministre de l'Économie et des Finances de Joe Biden.
Dans une interview à l’AFP, Mme Yellen a ajouté que le Trésor américain travaillait avec les Européens pour développer des restrictions financières qui pourraient affecter des individus ou des entreprises et pourraient certainement inclure des contrôles à l'exportation.
"Nous nous sommes mis d'accord sur un paquet de sanctions", sur "un paquet de sanctions très important qui aura de graves conséquences pour l'économie russe", a-t-elle noté. "Et nous avons un très fort soutien de la part de nos alliés européens pour avancer ensemble".
La Russie et les sanctions
Précédemment, le Président Biden avait également admis que les sanctions antirusses puissent frapper les États-Unis, en particulier sur les prix de l'énergie.
Moscou a souligné plus d'une fois qu'il est contre-productif de communiquer dans le langage des sanctions. La Russie nie catégoriquement ses projets d’aggraver la situation autour de l'Ukraine qui lui sont attribués par l’Occident. Selon le Kremlin, ce n'est qu'un prétexte pour renforcer l'Otan près des frontières russes et l'hystérie promue par l'Occident vise à dissimuler la ligne de Kiev de sabotage des accords de Minsk.
D'éventuelles sanctions occidentales visant l'économie russe pourraient entraîner un pic de volatilité sur les marchés, mais le pays pourra résister aux restrictions grâce à ses réserves, a commenté mercredi le ministre des Finances Anton Silouanov.
Selon Silouanov, des sanctions contre les banques russes seraient "désagréables" mais le gouvernement veillera à ce que tous les dépôts auprès des banques et toutes les transactions, y compris en devises étrangères, soient sécurisés.
"Dieu merci, nous avons suffisamment de liquidités et de réserves de change", a déclaré le ministre aux journalistes le 16 février, ajoutant: "Nous avons un bouclier financier sous la forme de réserves d'or et de devises, un excédent budgétaire et une règle [budgétaire], une faible dette".