Un maire justifie la suspension des aides aux familles de mineurs délinquants

La suppression des aides municipales aux familles de mineurs délinquants s’est avérée efficace, estime le maire de Valence qui n’envisage pas de faire marche arrière, pointé par la défenseure des droits.
Sputnik
Un an après l’introduction à Valence (Drôme) d’une mesure visant à supprimer les aides municipales facultatives des familles de mineurs délinquants, Nicolas Daragon, maire de la ville, s’est exprimé sur le dispositif.

"Mon objectif c’est pas de terroriser les familles, c’est pas faire des économies sur le budget municipal. Mon objectif c’est de faire que les parents assurent le devoir d’éducation de leurs enfants et lorsqu’ils n’y arrivent pas, qu’ils acceptent les mesures d’accompagnement et qu’ils ne se foutent pas de nous", expose-t-il ce 17 février sur CNews.

Votée en décembre 2020, la mesure prévoit que toute famille dont un des membres fait l’objet d’un rappel à l’ordre ou d’une condamnation pour trouble à l’ordre public se verra privée d’aides municipales. La mairie avait pris la décision de suspendre les chèques culture, ceux pour accéder au sport, ainsi que différentes aides, d’ailleurs facultatives, pour les transports ou la cantine.

Âgés de 10 ans

La mesure a été décidée par la municipalité après les violences urbaines survenues fin 2020. Une soixantaine de voitures avaient alors été brulées lors des vacances de la Toussaint. D’après le maire, certains auteurs des troubles repérés avaient entre 10 et 16 ans.
"Comment peut-on en arriver à ce que des enfants de 10, 12, 14 ans se retrouvent seuls dans la rue à minuit à caillasser la police et les pompiers? C’est la démission flagrante de la famille pour assurer l’éducation de leurs propres enfants", s’insurge l’édile toujours auprès de la chaîne d’information.
Une trentaine de familles ont été "averties" du risque de sanction, mais "aucune n'a été privée des aides", précise le maire à l’AFP. Actuellement, toutes les familles concernées acceptent les mesures éducatives que propose la mairie.

Accrochage avec une défenseure des droits

Le 15 février, la défenseure des droits Claire Hédon a recommandé à la ville d'abroger cette mesure, car la sanction contrevient à "l'intérêt supérieur de l'enfant". Selon elle, "la privation d'un secours financier accordé à une famille en difficulté [....] n'est pas de nature à stabiliser la situation financière de cette famille", notamment si elle compte d'autres enfants "en rien concernés par les agissements du fautif ou de la fautive", estime-t-elle, citée par l’AFP.

"Je pense que c’est le contraire, que nous agissons en faveur des victimes de ces enfants et nous agissons pour que les parents se mobilisent pour assurer l’éducation de leurs enfants", affirme-t-il auprès de CNews.

Il a indiqué qu’il ne reviendrait pas sur cette décision. "Je ne suspendrai pas cette mesure. Elle reste active et efficace", a-t-il twitté le 16 février.
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