Garanties de sécurité Russie-Otan

Moscou diffuse le texte de sa réaction à la réponse US sur les garanties de sécurité

La diplomatie russe a diffusé la réaction de Moscou à la réponse des États-Unis au courrier initial russe sur les garanties de sécurité. Selon le Kremlin, Washington cherche à extraire du paquet de mesures proposé par la Russie celles avantageuses exclusivement pour la partie américaine.
Sputnik
Afin d’éviter toute spéculation dans les médias occidentaux en la matière, le ministère russe des Affaires étrangères a rendu public, ce jeudi 17 février, le deuxième courrier de la Russie adressé aux États-Unis dans le cadre de l’échange diplomatique sur les garanties de sécurité réciproques initié par Moscou fin 2021.
La réaction de Moscou, sur 11 pages, a été publiée par la diplomatie russe après que la version papier a été remise à l’ambassadeur américain en Russie, John Sullivan.

"Nous constatons que la partie américaine n’a pas donné de réponse constructive aux éléments fondamentaux du projet de traité avec les États-Unis sur les garanties de sécurité préparé par la partie russe", indique le document.

Washington a délibérément choisi des sujets "confortables" de l’ensemble des propositions russes le concernant, ce qui alimente les doutes de Moscou sur la volonté réelle des États-Unis de remédier à la situation dans le domaine de la sécurité en Europe, avance la diplomatie russe.
La Russie rejette l'approche partiale de la partie américaine et continue d’insister sur la concertation et la mise en œuvre de mesures de sécurité à long terme, ainsi que la création d’"un fondement stable de l’architecture de sécurité sous la forme d’un accord sur le refus de l’Otan de nouvelles actions préjudiciables à la sécurité de la Russie".
La partie russe salue la proposition américaine de mener des consultations sur certains mécanismes de sécurité, comme la prévention des incidents dangereux en mer et dans les airs, mais ce travail ne pourra pas remplacer le règlement des problèmes clefs avancés par la Russie.
En cas de refus de Washington d’avancer dans la logique d’officialisation de garanties de sécurité réciproques, Moscou "sera obligé de réagir, notamment avec des mesures militaro-techniques".

Crise ukrainienne

La Russie dément toute intention d’"envahir " l’Ukraine et considère les déclarations sur la responsabilité russe pour l’escalade autour de ce pays comme une tentative de faire pression sur Moscou et dévaloriser les propositions russes sur les garanties de sécurité.
Les demandes extérieures de retirer les troupes russes de "certaines régions" du territoire russe sont "inacceptables et sapent les perspectives d’atteindre des accords", nécessaires pour régler la crise en Ukraine où il n’y a aucune présence militaire russe.
Un point crucial pour la désescalade de la situation en Ukraine est la mise en œuvre par Kiev d'une batterie de mesures en vue de l’application des accords de Minsk.
L’Occident doit également arrêter ses livraisons d’armes à Kiev ainsi que ses activités militaires conjointes avec l’armée ukrainienne.
La Russie rejette toutes les allégations selon lesquelles elle a "annexé" illégalement la Crimée et "attisé le conflit dans le Donbass", les deux évènements étant les conséquences de processus internes à l'Ukraine.

Dialogue sur la sécurité Russie-Occident

Fin 2021, la Russie a publié des projets de traités à signer avec les États-Unis et avec l'Otan sur les garanties de sécurité en Europe.
Parmi les propositions de Moscou figurent des garanties juridiques de la part de l’Otan de ne pas poursuivre son expansion vers l'Est, ne pas déployer des armes de frappe près des frontières russes, de ne pas intégrer l’Ukraine, de ne pas installer de bases militaires dans les pays issus de l'ex-URSS et de revenir -concernant les forces de l'Alliance en Europe de l'Est- sur les positions de 1997.
Fin janvier, les États-Unis et l'Otan ont envoyé à Moscou des réponses écrites à ces propositions.
Depuis décembre 2021, certains pays occidentaux, en premier lieu Washington et Londres soutenus par la presse anglo-saxonne, ne cessent d’annoncer une "invasion imminente" de l’Ukraine par la Russie.
Les officiels de la Maison-Blanche indiquent même des dates précises.
La dernière annoncée dans ce contexte était le 16 février à 1 heure du matin, heure de Londres, soit 3 heures à Kiev et 4 heures à Moscou.
Selon le site Politico, le repère suivant serait "après le 20 février".
La Russie nie avoir l'intention d'attaquer sa voisine.
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