La table ayant séparé Poutine et Macron au cœur d'une dispute d'ébénistes

La grande table ayant séparé Emmanuel Macron et Vladimir Poutine lors de leurs négociations au Kremlin a fini par faire presque autant l’actualité que la rencontre même. "Je l'ai reconnue dès que je l'ai vue", affirme un ébéniste italien. "J'ai la satisfaction de faire quelque chose d'important", réagit aussi un artisan espagnol.
Sputnik
Deux ébénistes, espagnol et italien, disent avoir confectionné la longue table à laquelle Vladimir Poutine a accueilli ces derniers jours au Kremlin le Président français, mais aussi le Premier ministre hongrois et le chancelier allemand.

L’Italien la date des années 1990

"Je l'ai reconnue dès que je l'ai vue", a déclaré au Corriere della Sera l’entrepreneur Renato Pologna.
Selon lui, c'est une toute petite partie du travail qu’il avait fait pour l'un des bâtiments du Kremlin entre 1995 et 1997. Le bâtiment que l'on peut voir derrière le mausolée de Lénine, "l'actuel siège des bureaux du Président ainsi que la résidence présidentielle".

"Six mètres de long sur 2,60 de large. Bois. Le plateau est une pièce unique, très difficile à manipuler, laqué blanc avec des profils à la feuille d'or et des décorations faites à la main sur le dessus."

L’Espagnol parle du début des années 2000

Un Espagnol, Vicente Zaragoza, estime aussi en être l’auteur. La table en question est en bois de hêtre des Alpes et fait plus de quatre mètres de long, a-t-il raconté à la radio Cope.
Selon le média local, c’est un meuble façonné par une entreprise de la ville valencienne d'Alcasser. L’entreprise a été chargée de construire cette table pour le Kremlin, et de 2002 à 2006, elle a fourni au gouvernement russe de nombreux autres meubles.
L’ébéniste espagnol a raconté qu'il avait été très surpris de voir sa table dans tous les médias mais que la première chose à laquelle il avait pensé était ses défauts.
"Je regarde les défauts. Je regarde toujours les défauts pour m'améliorer. Je vous garantis que la première chose que j'ai regardée, ce sont les défauts et je vois les défauts parce que c'est en moi. Je dois voir ce que je ne dois pas faire", a-t-il expliqué.

Une copie possible

Selon le Guardian, l’artisan italien a été étonné par les déclarations de son collègue espagnol.
"Sincèrement, je ne sais pas quoi dire, car j'ai fait ce travail en 1995-96 et les photos de la table ont été publiées dans des livres, principalement russes, qui ont été officiellement publiés en 2000", a-t-il signalé, ajoutant avoir tous les certificats, dont une signature du Président russe de l’époque Boris Eltsine.
"On parle d'une table, pas d'un avion. Il se pourrait qu'il ait fait une copie", a-t-il admis.

Explications du Kremlin

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a expliqué lors d’un point de presse le 15 février que cette longue table avait été utilisée pour les négociations pour des raisons épidémiologiques.
"Le temps que nous traversons dicte des mesures particulières", a-t-il détaillé.
Discuter