"Extrêmement nocif": Moscou reproche à Le Drian d’avoir dénaturé les propos de Poutine

Le porte-parole du Kremlin a reproché au chef de la diplomatie française d’avoir dénaturé certaines nuances dans les propos faits par Vladimir Poutine lors de son entretien avec Emmanuel Macron à Moscou.
Sputnik
En relatant les propos de Vladimir Poutine sur l’éventuelle reconnaissance par Moscou des "républiques populaires" du Donbass, prononcés lors d’un entretien avec Emmanuel Macron, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en a dénaturé certaines nuances, a déclaré ce jeudi 17 février le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Ce sont ce qu’on appelle des raisonnements sur un sujet libre, qui sont pourtant susceptibles de faire plus de mal que de bien. Nous éprouvons un grand respect pour monsieur le ministre des Affaires étrangères de la France et ses efforts en vue de régler le conflit dans le sud-est de l’Ukraine et de faire progresser nos relations bilatérales. Mais dans ce cas concret, ses déclarations dévoilent le contenu de négociations confidentielles entre chefs d’État", a indiqué M.Peskov.
"Ce qui est très important, c’est que certaines nuances ont été dénaturées dans les déclarations de monsieur le ministre, et cela est extrêmement nocif dans une situation aussi sensible", a souligné le porte-parole.

Initiative du Parti communiste

Mi-janvier, le Parti communiste russe (KPRF) avait mis au point un projet de document appelant le Président Poutine à reconnaître les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, qui avaient proclamé leur indépendance vis-à-vis de Kiev après la révolution ukrainienne de 2014, vue par Moscou comme "un coup d’État". Les députés ont fini par adopter le document le 15 février.
Par la suite, M.Le Drian a déclaré que le chef du Kremlin avait assuré à son homologue français, lors de la visite de ce dernier à Moscou, qu’il n’allait pas prendre en considération cette initiative.
Or, comme l’explique M.Peskov, le dirigeant russe avait indiqué à Macron qu’il s’agissait à l’époque d’une initiative du KPRF et pas d’un projet de loi portant sur la reconnaissance formelle des "républiques populaires". Cependant, le Président ne disait pas qu’il n’allait pas examiner l’appel des députés, conclut le porte-parole du Kremlin.
Discuter