Jour de la célébration de l'amour, la Saint-Valentin est devenue une jolie source de revenus pour différentes industries qui en profitent pour vendre souvenirs, fleurs et autres cadeaux. Mais une agence fédérale américaine a choisi à cette occasion une motivation inattendue pour sensibiliser le public au problème du port d’armes illégal, exploitant notamment le ressentiment pour un ex-partenaire. Elle propose ainsi de se venger d’eux en les dénonçant.
L’ATF, service fédéral chargé de la mise en application de la loi sur les armes, les explosifs, le tabac et l'alcool, et de la lutte contre leur trafic, a littéralement exhorté lundi ses abonnés à se venger de leurs ex impliqués dans une activité illégale relative aux armes à feu. "Faites-le nous savoir, et nous ferons en sorte que ce soit une Saint-Valentin inoubliable", a-t-elle écrit dans un tweet.
Les partenaires actuels peuvent également être dénoncés à l’ATF.
Une proposition qui ne passe pas
Cependant, cet appel ne semble pas avoir emballé les foules, le tweet en question ayant été ridiculisé par de nombreux internautes, dont une grande partie pointent l’hypocrisie de l’agence, rappelant notamment le cas de Hunter Biden, le fils du Président, et ses violations présumées des lois fédérales sur les armes à feu. Il avait notamment menti, il y a quelques années, au sujet de ses antécédents de consommation de drogue en achetant illégalement une arme à feu, problème que les services secrets auraient tenté de dissimuler.
De nombreux internautes ont également évoqué l'opération "Fast and Furious" de l'administration Obama-Biden, qui avait fait l'objet d'une enquête parlementaire et avait coûté son poste au procureur ainsi qu'au dirigeant de l'ATF. Lors de cette opération, le service fédéral en question avait délibérément autorisé la vente illégale d'armes à feu dans l'espoir de traquer les chefs mexicains des cartels de la drogue. Certaines des armes à feu ont ensuite été retrouvées sur des scènes de crime des deux côtés de la frontière américano-mexicaine. Plusieurs personnes ont été tuées lors de "Fast and Furious", dont un agent de la patrouille frontalière.
Sujet sensible pour les États-Unis
Le problème de la possession et de l’utilisation illégale d’armes à feu reste pourtant d’actualité dans le pays. Joe Biden s'est pour sa part insurgé, début février, contre la vague de violences par arme à feu à New York et dans les grandes villes des États-Unis, promettant d'en faire plus pour combattre la criminalité et citant, devant une centaine de responsables réunis au siège de la police new-yorkaise à l'invitation du nouveau maire démocrate Eric Adams, des chiffres à l'échelle nationale: "64 enfants blessés dans des violences par arme à feu depuis le début de l'année et 26 tués". Cet ancien policier afro-américain, qui a pris ses fonctions le 1er janvier, prône une ligne dure contre la criminalité, précise l’AFP. Peu après le début de son mandat, le 21 janvier, deux jeunes agents de police ont été abattus par un homme armé à Harlem.