"Paris sous cloche, ça me Gavroche", comme aime le chanter Thomas Dutronc. La vie en région parisienne aurait une influence négative sur la satisfaction de ses habitants par rapport à leur vie, selon une étude de l’Insee parue le 9 février dernier. La moyenne nationale est de 7,4/10 en 2019 contre 7,3/10 en 2010.
L’étude s’est articulée autour de cinq domaines. Il y a tout d’abord la satisfaction par rapport à la vie que l’on mène, le logement, les loisirs, les relations familiales et amicales et enfin le travail. 47.000 personnes ont participé à cette enquête entre 2010 et 2019.
Des disparités ont été constatées en fonction de l’âge. Le taux de satisfaction maximal constaté est à l’adolescence avec une note moyenne de 8,26 chez les femmes et 8,49 pour les hommes âgés de 16 ans. Les femmes de 90 ans attribuent la note de 6,40, tandis que les hommes du même âge donnent une évaluation de 6,54.
"La satisfaction générale dans la vie est maximale à la fin de l’adolescence et décroît continûment jusqu’à 50 ans, âge à partir duquel elle remonte doucement jusqu’à 65 ans. Passé cet âge, la satisfaction baisse rapidement jusqu’à 80 ans, puis se stabilise avant de décroître à nouveau au-delà de 85 ans".
On constate également une variation des résultats entre les 20% des ménages les plus modestes et ceux qui sont les plus aisés. Ce que l’étude a mis particulièrement en exergue, c’est l’influence du lieu de résidence sur la satisfaction des Français relative à leur vie. La région parisienne a montré le plus faible taux de satisfaction avec une moyenne de 7,2. Dans le même temps, les communes de taille moyenne avec une population comprise entre 200.000 et 700.000 habitants ont la note de 7,35, la meilleure par rapport aux autres catégories.
Le logement est la cause d’une notation basse pour la capitale. L’étude a mis en lumière une préférence pour la maison individuelle plutôt qu’un appartement, ce que Paris n’est quasiment plus en capacité d’offrir alors que les villes de province tirent leur épingle du jeu sur cet aspect, ce qui en résulte d’une moyenne plus élevée. Par ailleurs, la satisfaction liée au travail est plus basse dans la ville lumière par rapport au reste du pays.
Cependant, des disparités apparaissent entre départements. En Île-de-France, la Seine-et-Marne, les Yvelines et le Val-d’Oise perdent 0,3 point en comparaison avec Paris, alors que la Seine-Saint-Denis ferme la marche avec une moyenne de 6,8. L'Essonne décroche la note de 7,4, un résultat supérieur à la moyenne régionale.
Enfin, vivre sur le littoral contribue au bonheur. Sur la côte Atlantique, le niveau de satisfaction générale dans la vie y est supérieur à celui estimé dans le reste du pays (+0,04 point).
"Plus finement, l’effet est sensible sur la façade atlantique, des Pyrénées-Atlantiques au Finistère, à l’exception du Morbihan, et sur les côtes de la Manche (respectivement +0,09 et +0,05 point) alors qu’il n’est pas significatif sur la côte méditerranéenne."
Exode des parisiens
Depuis 2012, la capitale perd en moyenne 10.000 résidents par an, relate BFM TV. Les habitants fuient cette ville à cause de son manque de propreté, de logements trop chers, mais aussi à cause de l’insécurité.
L’Insee a déclaré dans son étude de novembre 2021 que six Parisiens sur 10 restaient vivre en Île-de-France. Plus d’un quart des ces Parisiens font le choix de s’installer à moins de 10 kilomètres de Paris et près de la moitié à moins de 20 kilomètres. Lorsqu’ils emménagent en petite couronne, les Parisiens choisissent les Hauts-de-Seine (46%) dont principalement les villes de Boulogne-Billancourt et Levallois-Perret. Dans la grande couronne, le département des Yvelines est leur destination privilégiée.
Pour ceux qui ont décidé de partir en province, généralement, le choix se porte sur des grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Marseille et Nantes. Parmi ces candidats au départ, on trouve des personnes qui retournent dans leur région d’origine. 27% retournent dans leur région de naissance. La région Grand Est est celle où ces "retours au pays" sont les plus représentés (35%). Par contre, la région Centre-Val de Loire est celle pour laquelle les retours à ce titre sont les plus faibles (20%).
Quant au télétravail, son développement accéléré par la pandémie de Covid-19 pourrait favoriser les départs de la capitale vers des villes de province. D’après une étude de la direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (Dares) publiée fin 2019, le télétravail concernait majoritairement les cadres (61% des télétravailleurs en France en 2017). L’Insee souligne que la région Île-de-France concentre 40% des emplois de cadres en France, qui représentent eux-mêmes 32% des emplois dans la région.