Présidentielle française 2022

"Juif de service": Jadot se justifie après ses propos sur Zemmour

Yannick Jadot a choqué une partie de la classe politique en qualifiant Éric Zemmour de "juif de service", sur Radio J. Le candidat EELV s’est plus tard expliqué sur RMC, remettant le couvert sur la judéité de son rival à la présidentielle.
Sputnik
Alors que les meetings s’enchaînent et que les défections ou ralliements vont bon train à deux mois de la présidentielle en France, les noms d’oiseaux commencent aussi à voler entre les candidats. Sur Radio J, Yannick Jadot a ainsi pris à partie Éric Zemmour, l’attaquant directement sur sa judéité. Le candidat écologiste a accusé son rival de servir de caution à l’antisémitisme, par le simple fait qu’il soit juif.
"Zemmour essaye de réconcilier une partie de la France avec l’Algérie française, avec Pétain, avec l’antisémitisme. Mais il y a une différence avec Le Pen, et peut-être est-ce la différence la plus perverse: c’est que Zemmour est juif. Il fait le juif de service pour les antisémites", a ainsi déclaré Yannick Jadot sur Radio J.
Le candidat écologiste a ajouté qu’Éric Zemmour servait de "caution" et d’"alibi" pour "tous les antisémites et tous les racistes."

Diverses réactions

Des propos qui ont finalement provoqué un tollé, à droite comme à gauche. Gilbert Collard, qui a récemment quitté le RN pour rejoindre Éric Zemmour, a ainsi accusé Yannick Jadot de verser lui-même dans l’antisémitisme en parlant de son adversaire en pareils termes.
Le patron du PS Olivier Faure a lui aussi déploré une formule "pas très heureuse", estimant qu’il était déplacé de "qualifier les gens par leur origine, par leur religion" dans le débat politique. Il a néanmoins déclaré comprendre l’argumentaire du candidat écologiste.
Certains représentants communautaires ont également fait part de leur désarroi. Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié (FSJU), a ainsi accusé Yannick Jadot de flirter avec les limites.
Enfin, l’avocat Régis de Castelnau a rappelé que le militant antiraciste Taha Bouhafs avait été condamné par la justice pour des propos similaires, en septembre dernier.
Taha Bouhafs avait en effet traité la syndicaliste policière Linda Kebbab d’"arabe de service", écopant de 1.500 euros d’amende et de 2.000 euros de dommages et intérêts.

Jadot en remet une couche

Après cette vague d’indignation, Yannick Jadot a tenu à s’expliquer sur RMC. Le candidat écologiste a balayé d’un revers de main les critiques, estimant qu’elles venaient de "l’extrême droite" et des soutiens d’Éric Zemmour.
Le candidat écologiste a remis le couvert à propos de son adversaire. Ne regrettant visiblement pas ses précédents propos, il a accusé l’ancien éditorialiste d’utiliser "sa religion pour servir d’excuse à toute l’extrême droite".
"Il y a toute une partie de la population qui a trouvé en Zemmour quelqu’un de bien pratique pour assumer l’antisémitisme. Il est l’idiot utile de l’antisémitisme. Ce que j’ai voulu, peu importe la formule, c’est qu’on parle de cet antisémitisme, de ce racisme, de ce révisionnisme", a déclaré Yannick Jadot sur RMC.
Depuis son entrée en campagne, Éric Zemmour a plusieurs fois fait face à des accusations d’antisémitisme. La plus marquante est sans doute celle venue du grand rabbin de France Haïm Korsia, en octobre dernier.
Ses positions sur l’islam ont également valu à l’ex-éditorialiste de CNews des parallèles peu flatteurs. Arnaud Montebourg l’avait notamment comparé à un "purificateur ethnique" en novembre dernier, alors que l’historien Serge Klarsfeld lui avait reproché de vouloir "se débarrasser des musulmans", à la manière des nazis.
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