Tirs de mortier d’artifice sous les fenêtres de la mairie, fumigènes, affrontements avec la police, accidents et débordements causés par les cortèges lors des mariages... Fin novembre, la mairie de Poissy a décidé de prendre une caution de 1.000 euros aux futurs mariés pour prévenir tout débordement.
Le ministre de l’Intérieur envisage de généraliser la mesure et de l’inscrire dans une future loi. Selon Actu, Gérald Darmanin a envoyé un courrier à Karl Olive, maire de Poissy, concernant la mise en place de ces mesures pour les mariages, évoquant également d’autres pistes.
Par exemple, le ministre évoque la systématisation d’une charte de bonne conduite pour les mariages en mairie, ainsi que la généralisation de l'annulation de la cérémonie en cas de troubles constatés en amont.
"L’ensemble de ces propositions, qui visent à lutter efficacement contre les cortèges automobiles sauvages, pourront être introduites dans le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur, que je prépare à la demande du Président de la République", conclut Gérald Darmanin.
Fin 2021, des chartes à destination des mariés ont été adoptées par la mairie de Poissy, mais également à Nice, Argenteuil et Herblay-sur-Seine. À Romans-sur-Isère, le dispositif fonctionne depuis 2014.
Mesure efficace
Selon Karl Olive, l’imposition d’une caution s’est avérée être une mesure efficace.
"Depuis qu’on a mis ça en place, on n’a aucune difficulté. J’estime, et c’est bien normal, que ce n’est pas au contribuable de payer potentiellement les heures supplémentaires qui sont données aux agents sous prétexte que les mariés sont parfois très en retard", estime l’édile auprès de CNews.
Outre la caution de 1.000 euros, la mairie a également décidé de fixer la jauge des invités à 50 adultes. Deux policiers municipaux équipés de caméras seront aussi chargés d’assurer la sécurité des lieux.
La décision a été prise suite aux nombreux désordres causés par certaines cérémonies de mariage.
Mariages sous haute tension
Semant la zizanie, les cortèges de mariage dégénérés font souvent parler d’eux sur la voie publique.
À Méry-sur-Oise (Val-d’Oise), des voitures de luxe avaient ainsi paralysé la circulation fin septembre 2021, entraînant l’intervention des gendarmes, alors pris à partie, les convives leur jetant dessus des chaises de café. En décembre, huit d’entre eux ont été condamnés à des peines allant du sursis à dix mois de prison ferme. Selon leur degré de responsabilité, les individus devront indemniser les gendarmes blessés à hauteur de 2.900 euros et le groupement de gendarmes du Val-d’Oise, qui a chiffré à 3.812 euros le montant des réparations des véhicules pris pour cible.
Même scénario en juin 2021 près de Lens (Pas-de-Calais), où plusieurs voitures s’étaient arrêtées au milieu de l’autoroute A21, toujours dans le cadre d’un mariage. Un chauffard au volant d’une Lamborghini de location était allé jusqu'à s'essayer à plusieurs dérapages sur la chaussée avant de finir sa course sur un terre-plein.
Ces débordements virent parfois au drame. En novembre dernier, un individu de 19 ans s’est tué à Nice alors qu’il était assis sur le rebord d’une fenêtre de voiture. Faisant partie d’un cortège de mariage, le véhicule circulait à vive allure sur la chaussée en klaxonnant.