Une présence armée permanente de l’Otan en Roumanie sous commandement français? C’est le vœu qu’a formulé auprès de la chaîne roumaine Digi24 Mircea Geoana, secrétaire général délégué de l’Otan. Ce pays frontalier de l’Ukraine va déjà recevoir des renforts temporaires américains et français.
"La semaine prochaine, nous aurons une réunion très importante des ministres de la Défense à l'Otan. J'ai bon espoir que nous serons en mesure d'adopter une codécision sur l'établissement d'un groupement tactique de l'Otan en Roumanie, permanent cette fois, avec la France à la barre", a-t-il confié au média.
De tels groupes de combat ont déjà été placés de façon permanente dans les trois pays baltes et en Pologne après 2014, lorsque la Crimée est devenue russe, a-t-il rappelé. La Roumanie en avait fait la demande, se considérant menacée par un éventuel conflit armé entre la Russie et l’Ukraine. "Il est possible que d'autres pays de la région de la mer Noire ou d'Europe centrale demandent également de tels groupements tactiques", a-t-il conclu.
Jeudi 10 février, le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg avait déjà évoqué la "possibilité d’une présence prolongée dans le sud-est de l’Alliance", citant la Roumanie.
Envoi de soldats français
En janvier, Emmanuel Macron avait déjà indiqué être prêt à envoyer plusieurs centaines de soldats participer aux "nouvelles missions" de l’Otan, "notamment en Roumanie". Une annonce confirmée le 29 janvier par la ministre des Armées Florence Parly. Celle-ci avait assuré sur France Inter que ce contingent n’était "pas destiné à une quelconque escalade militaire" mais avait pour but de rassurer les pays membres de l’Europe de l’Est.
De son côté, Washington va envoyer 1.000 soldats depuis l’Allemagne vers la Roumanie pour rejoindre les 900 autres qui s’y trouvent déjà de manière permanente. L’armée a également repositionné un escadron de chasseurs F-16 depuis l’Allemagne vers la Roumanie pour "renforcer la sécurité régionale". 2.000 soldats avaient également été envoyés en Pologne. Boris Johnson s’est lui aussi dit prêt à un "déploiement majeur" à la frontière orientale de l’Alliance.
Depuis des mois, l’Occident accuse la Russie de planifier une invasion de l’Ukraine en massant des troupes à sa frontière, ce que Moscou nie catégoriquement. La Russie estime que ces accusations servent de prétexte à l’Otan pour placer davantage d’équipements et de soldats près de ses frontières.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dénoncé "l’hystérie informationnelle" des États-Unis et de l’Otan concernant la situation en Ukraine. Depuis fin janvier, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky appelle lui-même au calme, exhortant les Occidentaux à ne pas semer la panique dans son pays.