Après avoir stationné vendredi soir non loin de Paris, les cortèges du "convoi de la liberté" partis de toute la France commencent à affluer ce samedi matin vers la capitale pour rejoindre des manifestations en violation de l'interdiction instaurée par la préfecture de police.
Comme le note l’AFP, il s’agit de milliers de participants venus en voitures, camping-cars et camionnettes de Nice, Lille, Strasbourg, Vimy (Pas-de-Calais) ou Châteaubourg (Ille-et-Vilaine).
Pour l’instant, la police a intercepté trois convois. Le premier convoi composé d’une trentaine de voitures et le deuxième composé d’une vingtaine ont été arrêtés un peu avant 9h respectivement au niveau de la porte de Champerret et au niveau de la porte Maillot.
Autour de 10h, 450 véhicules ont été interceptés au niveau de la porte de Saint-Cloud. À 11h20, la police a procédé à 283 verbalisations, selon la préfecture de police de Paris.
Pour empêcher tout blocage de la capitale, 7.200 policiers et gendarmes sont déployés en plusieurs points de la capitale. Des blindés destinés à pousser les voitures à l'arrêt sont également mobilisés à Paris.
La préfecture de police rappelle que les personnes qui "persistent à vouloir rallier Paris" risquent d’être verbalisées avec une contravention de quatrième classe, alors que les organisateurs peuvent être punis de six mois d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende.
"Ce n'est pas la chienlit la République française"
Le mouvement, qui se présente comme "l'étape d'après" les manifestations de rue antigouvernementales, celles des Gilets jaunes et plus récemment des opposants au pass sanitaire, a été initié en France il y a une semaine sur les réseaux sociaux. Depuis le 9 février, de premiers "convois de la liberté" sont partis de Nice, Bayonne ou Perpignan, espérant converger dans la soirée du 11 février vers Paris, avant de participer samedi aux différents cortèges hebdomadaires contre le pass vaccinal organisés dans la capitale.
Au sein de ce mouvement tout récent, diverses revendications ont été évoquées. À côté des exigences proches de celles des Gilets jaunes (question du pouvoir d’achat, démission du gouvernement, référendum d’initiative citoyenne, revalorisation du SMIC), des voix purement pacifistes montent également.
Une porte-parole de Convoy France a informé Sputnik de la tenue prévue d’un grand pique-nique citoyen dans un lieu secret de la petite couronne. Après l’escale de Paris, le "convoi de la liberté" devrait se rendre à Bruxelles pour entamer un dialogue avec "les hommes politiques, les élus et les parlementaires européens", a précisé Maria Cloarec.
En parallèle, sur sa chaîne Telegram, le mouvement diffuse l’idée de "bloquer" et d’"assiéger" la capitale.
"Si les gens veulent manifester normalement, ils pourront le faire. S'ils veulent bloquer la circulation, on interviendra", a averti le 10 février le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur la chaîne de télévision LCI. "Ce n'est pas la chienlit la République française", a lancé M.Darmanin.