Le chef du Pentagone Lloyd Austin a décidé vendredi 11 février d'envoyer 3.000 soldats supplémentaires en Pologne. Ils sont attendus sur place "en début de semaine prochaine" sur fond de tensions croissantes autour de l’Ukraine, a annoncé un haut responsable du Pentagone dans un communiqué envoyé à Sputnik.
Cette décision orchestrée par le Président Biden prévoit précisément le déploiement de ces militaires restants de l'équipe de combat de la 82e brigade d'infanterie aéroportée basée à Fort Bragg, en Caroline du Nord.
Ils rejoindront ainsi quelque 2.000 militaires de la 82e division et de son commandement dont le déploiement avait été annoncé le 2 février, dont 1.700 en Pologne et 300 en Allemagne, où est basé le commandement des forces américaines en Europe.
Auparavant, le porte-parole du Pentagone John Kirby avait assuré que ces troupes ne "vont pas se battre en Ukraine" mais sont censées soutenir les pays de l’Otan. Cette mission a été réaffirmée le 11 février par le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan qui précise que ces militaires sont "destinés à renforcer, rassurer et dissuader toute agression" contre le territoire de l'Alliance.
L’hypothèse d’une agression russe contre l’Ukraine
Les accusations américaines d’"actions agressives" de la Russie ont été à plusieurs reprises démenties par Moscou qui les qualifie de prétextes pour envoyer toujours plus de matériel militaire au plus près de sa frontière.
Pourtant, les États-Unis continuent d’attiser les tensions en Europe en envoyant des armes et du matériel militaire à Kiev et en déployant des soldats supplémentaires dans les pays d’Europe de l’Est. Des déclarations de Washington sur une "invasion russe imminente" se font entendre depuis des mois, mais aucun signe de cette "menace" ne se manifeste.
Des médias jettent, eux aussi, de l’huile sur le feu. Ainsi, Bloomberg est même allé jusqu’à publier le 4 février un article pré-écrit sur le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il est tout de même resté quelques minutes sur la page principale du site avant d’en être retiré. L’agence a ensuite expliqué qu’il s’agissait d’un problème de publication.
Comme l’a noté le 11 février le ministère russe des Affaires étrangères, les autorités des pays occidentaux et les médias sont entrés "en collusion pour alimenter des tensions artificielles autour de l'Ukraine par le biais de la diffusion massive et coordonnée de fausses informations dans des intérêts géopolitiques, notamment afin de détourner l'attention de leurs propres actions agressives".
Ces accusations occidentales répétées et insistantes ne tiennent pas souvent compte de la position de Kiev qui ne s’estime pas en danger. Le 28 janvier, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a même reproché à Washington et à l’Otan de créer la "panique", notamment avec leur couverture médiatique du sujet, affirmant "connaître mieux les détails", car il "y est basé".