Les Présidents Poutine et Biden ont eu ce samedi 12 février un entretien téléphonique qui a duré plus d’une heure, a annoncé l’assistant du chef de l’État russe, Youri Ouchakov.
"La conversation a duré plus d’une heure… Elle s’est déroulée dans une atmosphère d’une hystérie sans précédent de la part des responsables américains au sujet d’une invasion supposée imminente de l'Ukraine par la Russie", a indiqué M.Ouchakov aux journalistes.
Joe Biden a en outre discuté d’éventuelles sanctions contre Moscou, "mais ce n’est pas cette question qui a été au centre de l’entretien assez prolongé avec le dirigeant russe.
Un entretien anticipé
La discussion a été équilibrée et constructive, a estimé l’assistant du Président. Elle s'est tenue peu après un entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron.
Les États-Unis avaient souhaité tenir un entretien téléphonique entre les Présidents en évoquant la possibilité d'une +invasion+" russe", a-t-il ajouté.
"La partie américaine a demandé à ce que le contact téléphonique des Présidents ait lieu ce samedi, citant la probabilité d'un scénario catastrophique, bien qu'il soit initialement prévu d'avoir cette conversation au début de la semaine prochaine - lundi."
Situation en Ukraine
Vladimir Poutine a également mis en garde Joe Biden contre le danger de la militarisation de l'Ukraine et appelé l'Occident à exercer davantage de pressions sur Kiev en vue d'assurer la mise en œuvre des Accords de Minsk.
"Il a souligné que les États occidentaux n'exerçaient aucune pression sur Kiev pour le pousser à remplir ses obligations", a indiqué M.Ouchakov.
Joe Biden a pour sa part déclaré que les États-Unis et la Russie étaient des concurrents, mais devaient tout faire pour éviter le pire scénario autour de l'Ukraine.
"Il a alerté sur le danger de la militarisation de l'Ukraine qui reçoit des armes modernes. Les pays occidentaux le font délibérément, encourageant ainsi les forces ukrainiennes à mener des provocations à la fois contre le Donbass et la Crimée", a poursuivi M.Ouchakov.
Tantôt adversaires, tantôt amis
M.Poutine a rappelé l’histoire des relations entre la Russie d’une part et les États-Unis et l’Otan de l’autre, qui ont été tantôt adversaires, tantôt amis, avant que l’Alliance s’approche des frontières russes, provoquant la crise actuelle.
"Le Président russe a entre autres, relevé que pendant la guerre Froide, l'Union soviétique et les États-Unis avaient été adversaires à 100%, alors que dans les années 1990, nous étions plutôt amis. Mais même à cette époque, la politique des États-Unis et de l'Otan vis-à-vis de la Russie était loin d'être constructive. Après tout, c'est à cette époque que l'élargissement de la zone d’activités de l'Otan a commencé, que de nouveaux membres y ont été admis et que l'Alliance s'est approchée des frontières russes", a détaillé M.Ouchakov.
Incident du sous-marin nucléaire
Après l’entretien de Joe Biden et Vladimir Poutine, la Maison-Blanche a refusé de dire aux journalistes si les deux chefs d’État avaient évoqué l’incident du sous-marin nucléaire américain repéré ce samedi 12 février dans les eaux territoriales russes.
Mais Youri Ouchakov a, lui, précisé que cet incident n’avait pas été mentionné pendant la conversation.
Dans le même temps, l'assistant du chef de l'État russe a noté que le Kremlin était au courant de l'incident et que le ministère russe de la Défense prenait les mesures appropriées.
"Nous en sommes conscients et des démarches appropriées sont entreprises par le ministère de la Défense", a ainsi déclaré le représentant du Kremlin.
Ce samedi, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir repéré un sous-marin nucléaire américain de la classe Virginia dans les eaux territoriales russes, près d'Ouroup, une île inhabitée de l'archipel des Kouriles. Le sous-marin a refusé de faire surface à l’injonction d’une frégate russe qui a alors usé des "moyens appropriés". Le submersible a utilisé un simulateur automoteur pour se dédoubler sur les radars et les dispositifs de contrôle acoustique avant de quitter les eaux territoriales russes à vitesse maximale.