Le Premier ministre Jean Castex a assuré que les autorités feraient preuve de la plus grande "fermeté" pour empêcher toute paralysie du pays, à l'instar de ce qui se passe depuis deux semaines à Ottawa, la capitale canadienne.
"Le droit de manifester et d'avoir une opinion est un droit constitutionnel. Le droit de bloquer les autres (...) ne l'est pas", a déclaré le chef du gouvernement sur France 2.
"Je ne peux en aucun cas laisser associer ces attaques virulentes contre la vaccination et le mot liberté", a-t-il ajouté à propos des militants "antivax" qui figurent dans les convois.
En dépit de l'interdiction de tout rassemblement à Paris et du risque d'amende, voire d'arrestation, pour les participants, plusieurs convois de tailles inégales et venant des quatre coins de la France se dirigeaient vendredi vers la capitale.
Ces convois, dont l'importance est difficile à estimer, sont constitués d'un agrégat de personnes hostiles aux politiques du gouvernement d'Emmanuel Macron: opposants à la vaccination contre le COVID-19 ou aux mesures de restriction sanitaires en général, anciens "gilets jaunes", militants de groupuscules politiques ou simples citoyens voulant protester contre la hausse du prix de l'essence ou réclamer davantage de pouvoir d'achat.
"On tourne en rond depuis trois ans... On regarde les Canadiens, on se dit 'c'est magnifique ce qu'ils font' et là, en huit jours, quelque chose s'est déclenché", a déclaré à Reuters Jean-Marie Azais, un retraité se revendiquant ancien "bonnet rouge" et "gilet jaune", qui participe au convoi venant du Sud-Ouest.
Alors que les convois partis du sud de la France, dans lesquels les anciens "gilets jaunes" semblent nombreux, sont partis depuis plusieurs jours, d'autres qui devaient s'ébranler vendredi matin de l'ouest ou du nord du pays comptaient très peu de participants.
Dans les groupes formés sur les réseaux sociaux, certains organisateurs ont appelé les membres des convois à se faire discrets pour atteindre Paris en échappant aux contrôles policiers sur les principaux axes menant à la capitale.
Certains participants disent vouloir manifester samedi à pieds dans le centre de la ville, tandis que d'autres, plus virulents, brandissent la menace d'un blocage routier.
"Ils ne pourront pas refuser tout le monde, c'est impossible", a déclaré à Reuters une femme vêtue d'un gilet jaune venue acclamer les automobilistes lors de leur passage près de Toulouse. "Moi je dis qu'ils doivent entrer en force, pour la liberté!"
L'objectif affiché des convois est de rallier ensuite Bruxelles, siège de la Commission européenne, où leur rassemblement a aussi été interdit par les autorités belges.