La représentante permanente des États-Unis auprès de l'Onu, Linda Thomas-Greenfield, a montré qu’elle ne savait pas sur quoi portaient les accords de Minsk en affirmant à une chaîne de télévision britannique qu’ils énonçaient le retrait des forces russes de Crimée.
"Nous voulons qu'ils [les Russes, ndlr] retirent leurs troupes de la frontière [avec l'Ukraine]. Une partie des accords de Minsk prévoit le retrait de leurs troupes de Crimée, mais ils ne l'ont pas fait", a indiqué Mme Thomas-Greenfield au cours de l’interview dont un fragment a été publié par le service de presse de la mission des États-Unis.
Or, il est à noter que la présence russe en Crimée, redevenue partie intégrante de la Russie suite à un référendum datant de mars 2014, n'a jamais fait l'objet d'aucun accord.
Dans une note de bas de page du texte de l'interview, le service de presse de la mission permanente a précisé qu'en réalité, il devait s'agir des "régions orientales de l'Ukraine".
Situation dans l’est de l’Ukraine
La situation dans l’est de l’Ukraine est très tendue depuis près de huit ans. En avril 2014, les autorités ukrainiennes ont lancé une opération militaire contre les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, qui avaient proclamé leur indépendance suite à un coup d'État à Kiev en février de la même année.
Selon les derniers chiffres de l'Onu, le conflit a fait environ 13.000 morts. La situation dans le Donbass et les moyens d’y rétablir la paix font entre autres l’objet de discussions au sein du Groupe de contact de l’OSCE pour l’Ukraine.
Cependant, les escarmouches se poursuivent, même après les accords de cessez-le-feu. La république autoproclamée de Donetsk fait état de bombardements de quartiers résidentiels par l'artillerie lourde ukrainienne. Moscou a plusieurs fois déclaré que Kiev ne respectait pas les accords de Minsk et faisait traîner les négociations destinées à résoudre le conflit.
Kiev et plusieurs États occidentaux ont récemment exprimé leur inquiétude face à l'augmentation présumée d’"actions agressives" de la Russie près des frontières de l'Ukraine et ont évoqué de nouvelles sanctions. Les États-Unis ont commencé à transférer des troupes supplémentaires en Europe tout en accusant la Russie de vouloir envahir l’Ukraine.
Moscou a rejeté ces accusations à plusieurs reprises en déclarant ne menacer personne et n'avoir aucune intention d'attaquer qui que ce soit. Il explique que les allégations d'"agression" servent d’excuse pour déployer davantage d'équipements militaires de l'Otan près des frontières russes.