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Format Normandie: l’émissaire russe explique pourquoi aucun résultat n’a été obtenu

Aucun accord n’a été obtenu après les discussions quadripartites du format Normandie à Berlin sur la situation en Ukraine, déplore le représentant russe à la réunion. Il pointe le refus de Kiev de se prononcer sur le futur statut du Donbass.
Sputnik
Jeudi 10 février, les quatre représentants politiques de la Russie, de l’Ukraine, de la France et de l’Allemagne ne sont pas parvenus à obtenir des résultats dans la résolution du conflit ukrainien. C’est ce qu’a conclu ce vendredi Dmitri Kozak, chef adjoint de l’administration présidentielle russe, envoyé à Berlin pour tenter de mettre fin aux divergences entre Moscou et Kiev sur le sujet et de mettre en œuvre les accords de Minsk.
"Malheureusement, près de neuf heures de discussions se sont terminées sans aucun résultat visible et tangible exprimé dans des documents. Nous avons essayé de nous mettre d'accord sur une déclaration finale de nos discussions, en nous basant sur la réunion précédente à Paris le 26 janvier... Mais il n'a pas été possible de surmonter ces désaccords aujourd'hui", a-t-il déclaré lors de la conférence de presse nocturne qui a suivi la réunion.
L’émissaire russe a souligné le refus de Kiev de se prononcer sur le futur statut du Donbass, région à l’est de l’Ukraine entravée par une guerre qui a fait plus de 13.000 morts en huit ans. "C'est le désaccord clé sur lequel l'Ukraine a refusé de s'entendre, nous avons donc essayé de trouver différentes formulations de compromis jusqu'au dernier moment", a expliqué M.Kozak.
"C’est difficile de dire si l’Ukraine va tenter de résoudre le conflit par des moyens militaires", a-t-il ajouté.

Rôle de la France et de l’Allemagne

Si Paris et Berlin sont impliqués dans la résolution du conflit depuis la première réunion au format Normandie en 2014, aucun des deux n’est cette fois parvenu à "faire pression sur Kiev" concernant les accords de Minsk, a souligné Dmitri Kozak. "Il m'a semblé que cette diplomatie parallèle n'avait pratiquement aucun effet sur la position de l'Ukraine", a-t-il déploré, après qu’Emmanuel Macron s’est rendu à Moscou et Kiev afin d’obtenir des avancées sur le sujet, et que le chancelier allemand Olaf Scholz fera de même la semaine prochaine.
Le négociateur russe a néanmoins affirmé que l’Allemagne et la France comprennent la position russe sur le Donbass, notamment l’inclusion de représentants de cette région dans le processus de négociations.
"Mais jusqu'à présent, cela s'est heurté à une résistance totale de l'Ukraine", a-t-il regretté.
Le chef du bureau du Président ukrainien, Andriy Yermak, a également concédé qu’aucun accord n’avait été trouvé, mais espère qu’une prochaine réunion permettra d’examiner les propositions de Kiev sur les accords de Minsk.

Avancée de l’Otan

Les tensions se sont accrues autour de l’Ukraine depuis que les Occidentaux accusent la Russie de vouloir envahir le pays en mobilisant de plus en plus de soldats à la frontière. Moscou rejette ces accusations et affirme vouloir se protéger contre l’avancée de l’Otan et la multiplication des troupes et des armes à ses propres frontières.
Depuis cette escalade des tensions, Washington et ses alliés occidentaux ont envoyé des armes et des soldats vers l’Ukraine, ce pour quoi Moscou les accuse de pousser Kiev à un conflit armé. En réaction, l’armée russe a tenu des exercices militaires en Biélorussie ainsi que dans la mer Noire, à proximité de l’Ukraine. Des paquets de sanctions du côté américain et européen ont déjà été préparés en cas d’une éventuelle attaque russe en Ukraine.
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