Emmanuel Macron a présenté jeudi 10 février un vaste plan de relance nucléaire, avec l'objectif pour 2050 de construire six nouveaux EPR de seconde génération et d'étudier la construction de huit réacteurs supplémentaires.
Autre volet, "prolonger tous les réacteurs qui peuvent l'être", au-delà de 50 ans si possible, et éviter d'en fermer, une volte-face par rapport aux objectifs de 2018 d'en fermer une douzaine.
"J'ai pris deux décisions fortes: prolonger tous les réacteurs nucléaires qui peuvent l'être, sans rien céder sur la sûreté" et "qu'aucun réacteur nucléaire en état de produire ne soit fermé à l'avenir [...] sauf raison de sûreté", a-t-il assuré, précisant avoir demandé à EDF "d'étudier les conditions de prolongation au-delà de 50 ans".
Pour les nouveaux réacteurs, "nous procéderons par palier", a-t-il expliqué, avec une mise en service du premier EPR2 vers 2035.
La filière devra développer de petits réacteurs modulables (SMR) et des réacteurs "innovants" produisant moins de déchets.
Au total, ces décisions à très long terme devraient aboutir à la mise en service de "25 gigawatts de nouvelles capacités nucléaires d'ici à 2050", une "révolution" justifiée par la hausse des besoins en électricité.
"Rupture du temps passé"
Ce sera une nette hausse par rapport aux quelques 61 GW du parc nucléaire français actuel, alors que la loi de Programmation pluriannuelle de l'énergie de 2020 prévoyait la fermeture d'une douzaine des réacteurs les plus anciens.
"Il nous faut reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire civil en France", a-t-il lancé, en ironisant sur ses adversaires qui "affirment que nous n'aurions pas besoin de nucléaire". "La décennie passée a été marquée par un doute international sur le nucléaire, une période de glaciation suite évidemment au terrible événement à Fukushima", a-t-il reconnu.
"Certaines nations ont fait des choix radicaux dans cette période, de tourner le dos au nucléaire. La France n'a pas fait ce choix, elle a résisté mais elle n'a pas réinvesti parce que ce doute était là".
Mais désormais, "il y a rupture du temps passé", les conditions sont maintenant réunies pour la renaissance du nucléaire".
"EDF, une entreprise de souveraineté, construira et exploitera les nouveaux EPR. Elle pourra compter sur le soutien de l'État pour mener à bien ce projet d'une ampleur inégalée depuis 40 ans dans de bonnes conditions financières et opérationnelles, a-t-il conclu, en promettant de débloquer "plusieurs dizaines de milliards d'euros".