Intervenant ce jeudi 10 février lors d’une conférence de presse commune à l’issue des négociations à Moscou avec la secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères Liz Truss, qu’il a qualifiées de dialogue de sourds, Sergueï Lavrov a évoqué l’éventualité d’une évacuation des employés non essentiels de l’ambassade russe en Ukraine.
Une idée suggérée par "les Anglo-Saxons"
Selon le chef de la diplomatie russe, cette idée a été suggérée par les appels aux ressortissants de pays anglo-saxons de quitter l’Ukraine dans les meilleurs délais.
"Soit dit en passant, nous avons nous-mêmes réfléchi à la question de savoir si les Anglo-Saxons préparaient quelque chose étant donné qu’ils ont évacué leur personnel. Suite à leurs actions, nous conseillerons probablement au personnel non essentiel de nos missions diplomatiques de rentrer chez eux pour un certain temps. Je ne sais pas quels sont les projets de nos collègues anglo-saxons", a-t-il signalé.
L’existence de projets d’invasion russe en Ukraine, dont l’Occident ne cesse de parler ces derniers temps, a été maintes fois démentie par la Russie à tous les niveaux.
Moscou assure ne menacer personne
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait qualifié de telles informations d’infondées. Il avait souligné que Moscou ne menaçait personne.
Tout au long de cette période "d’hystérie", ces supposés plans d’envahir l’Ukraine ont été plus d’une fois niés par Vladimir Poutine.
Sergueï Lavrov a détaillé au cours de la conférence de presse que de telles déclarations avaient été faites non seulement par des responsables russes, mais aussi par le Pentagone, dont les responsables observent la situation grâce aux satellites, par le ministre ukrainien de la Défense et que le Président Zelensky avait appelé "à ne pas paniquer".
Les "Anglo-Saxons" évacuent
Néanmoins fin janvier, plusieurs pays occidentaux, à commencer par les anglo-saxons mentionnés par M.Lavrov, ont rapatrié une partie de leur personnel diplomatique.
Le 23 janvier, les États-Unis ont annoncé qu’ils ordonnaient l’évacuation des familles des membres du personnel de leur ambassade à Kiev en raison de la "menace" d’une opération militaire russe.
Le lendemain, Londres et Canberra leur ont emboîté le pas, invoquant la même raison.
Le 30 janvier, c’est le Canada qui a suivi leur exemple en ce qui concerne les employés non essentiels de l’ambassade à Kiev.
Précédemment, Ottawa a annoncé le retrait temporaire de Kiev des "enfants de moins de 18 ans des employés canadiens de l'ambassade ainsi que les membres de leur famille".
Le porte-parole de l’ambassade russe à Kiev Denis Golenko a annoncé à Sputnik qu’à l’heure actuelle la mission fonctionnait en régime normal et qu’il n’avait pas été question d’évacuation.