La France est-elle une démocratie exemplaire et inébranlable? Non, selon l'indice de la démocratie que vient de publier l'Economist Intelligence Unit (EIU), une entreprise britannique appartenant au groupe The Economist. En effet, sous l'emprise des restrictions anti-Covid, la démocratie recule dans le monde entier, y compris dans l’Hexagone, la part des personnes vivant dans une démocratie tombant bien en dessous des 50%, précise le rapport.
Cet indice décrit l'état actuel de la démocratie dans 165 États indépendants du monde et deux territoires (les micro-États sont exclus), couvrant ainsi la quasi-totalité de la population mondiale, et se base sur cinq facteurs clés: le processus électoral, la gouvernance, la participation politique, la culture politique et les libertés civiles.
"La démocratie a connu son plus grand déclin annuel depuis 2010, lorsque le krach financier mondial a entraîné des revers majeurs", indiquent les auteurs, expliquant que la pandémie a conduit à l'imposition de restrictions radicales aux libertés individuelles et aux libertés civiles à travers le monde.
Une régression générale
La France, qui avait déjà été reléguée en 2020 dans le groupe des démocraties "imparfaites" ou "défaillantes", y est restée en 2021, se classant 22e. Elle n’est donc plus considérée comme une démocratie "complète" depuis deux ans.
Elle fait partie de ce groupe des "démocraties défaillantes" avec la Belgique, classée elle à la 36e position. La Suisse occupe la 9e position et figure ainsi parmi les dix premiers pays de l’indice; elle a d’ailleurs été l'un des trois seuls pays à avoir enregistré une augmentation de leurs scores cette année.
Quant au Royaume-Uni (18e), où sont basés les auteurs du rapport, il a été rétrogradé lui aussi, se rapprochant du groupe des "démocraties imparfaites".
Les pays nordiques restent en tête
Les régions les plus développées s’avèrent pourtant les moins performantes: le Canada (12e dans le classement, "démocratie complète") et les États-Unis (26e, "démocratie imparfaite") ont régressé depuis 2006, et 19 des 21 pays d'Europe occidentale ont enregistré une baisse de leurs scores, note le rapport.
Les pays nordiques, en revanche, se distinguent par des scores particulièrement élevés dans toutes les catégories, occupant cinq des six premières places au classement mondial.
Outre ces deux catégories, le classement comporte les groupes "régime hybride" (où figure par exemple la Tunisie, classée 75e) et "régime autoritaire" (Algérie, 113e).