Un orage magnétique balaye une quarantaine de satellites Starlink d’Elon Musk

Un orage magnétique provoqué par une éruption solaire a impacté la plupart des satellites Starlink lancés le 3 février. Ils "rentreront ou sont déjà rentrés dans l’atmosphère terrestre", a annoncé la société SpaceX.
Sputnik
Une éruption solaire le 30 janvier a déclenché une tempête magnétique qui a perturbé une mission de l’entreprise SpaceX d’Elon Musk. L’éruption, qui a duré plus de quatre heures, a produit une éjection de masse coronale en direction de la Terre.
Le 8 février, l’entreprise a annoncé sur son site que la tempête a mis hors service quelque 40 des 49 satellites Starlink lancés depuis un site de lancement en Floride le 3 février.
"Malheureusement, les satellites déployés jeudi ont été significativement impactés par une tempête géomagnétique vendredi", a révélé SpaceX.
"Jusqu'à 40 des satellites lancés rentreront ou sont déjà rentrés dans l'atmosphère terrestre."
L’entreprise a expliqué qu’elle déployait ses satellites de sorte que dans les cas très rares où un satellite ne passe pas les vérifications initiales du système, il soit rapidement désorbité par la traînée atmosphérique, notamment "pour maintenir un environnement spatial durable".

Le déploiement empêché par la densité atmosphérique

Ces tempêtes provoquent un réchauffement de l'atmosphère et une augmentation de la densité atmosphérique à basses altitudes de déploiement. En effet, le GPS embarqué suggère que la vitesse d'escalade et la gravité de la tempête ont entraîné une augmentation de la traînée atmosphérique jusqu'à 50% supérieure à celle des lancements précédents.
Les tempêtes géomagnétiques provoquent un réchauffement de l’atmosphère lequel, cette fois, a entraîné une augmentation de la densité atmosphérique jusqu’à 50% supérieure à celle des lancements précédents.

Une destruction sans débris orbitaux

Les satellites ont volé à basse altitude en mode feuille de papier pour minimiser la traînée et "se mettre à l'abri de la tempête". Cependant, ils ne sont pas parvenus à reprendre un mode normal pour commencer les manœuvres de montée en orbite.
SpaceX a indiqué que les satellites désorbités ne présentaient aucun risque de collision avec d'autres satellites et, par conception, disparaissent lors de la rentrée dans l'atmosphère, ce qui signifie qu'aucun débris orbital n'est créé et qu'aucun fragment ne touche le sol.

Un problème reproché à Elon Musk

Cette remarque intervient alors que le problème des débris inquiète de plus en plus les spécialistes tant ils se multiplient au fil des années, menaçant de devenir un jour si nombreux qu’il sera presque impossible de lancer d’autres satellites en toute sécurité.
Le reproche vise notamment Elon Musk en raison de son projet Starlink. Pékin a jugé que les satellites de la constellation avaient failli entrer en collision avec la station spatiale chinoise Tiangong en juillet et en octobre.
Le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA) Josef Aschbacher déplore la présence dominante dans l’espace des satellites Starlink lesquels risquent, selon lui, d’empêcher les entreprises européennes de réaliser le potentiel de l’espace commercial.
Ce à quoi le milliardaire américain d’origine sud-africaine a rétorqué que l’espace était énorme et qu'il y avait suffisamment de place "pour des dizaines de milliards de satellites".
Si la dernière mission avait été un succès, le nombre de satellites de Starlink, Internet satellitaire à haut débit, aurait dépassé 2.000.
Le projet lancé en février 2018 prévoit le déploiement à une orbite de 550 kilomètres au-dessus de la Terre d’une constellation de 12.000 satellites. Les services Internet fournis par Starlink doivent être fonctionnels à l’échelle mondiale.
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