L'Otan doit modifier sa stratégie de dissuasion et de défense dans le contexte de la crise ukrainienne, ont déclaré les dirigeants des pays du Triangle de Weimar lors d'une déclaration commune à l'issue des pourparlers à Berlin le 8 février.
Les Présidents polonais et français, Andrzej Duda et Emmanuel Macron, ainsi que le chancelier allemand Olaf Scholz, ont conclu que l'Alliance doit continuellement ajuster sa stratégie en cas de nouvelle détérioration de la situation sécuritaire, en particulier dans la mise en œuvre du programme de présence avancée renforcée de l'Otan. Dans le cadre de ce dernier, l’organisation est censée créer des contingents militaires dans les pays baltes et en Europe de l'Est.
Macron, Scholz et Duda ont exprimé leur volonté de participer aux pourparlers sur la sécurité, qui intéressent également la Russie. Ils ont déclaré qu'ils continueraient à consulter étroitement les partenaires européens et les alliés de l'Otan pour maintenir la paix et la sécurité.
Macron prône un dialogue avec la Russie
M.Macron a pour sa part appelé à des discussions sur la sécurité avec Moscou, afin de souligner l’inviolabilité des frontières de l’Europe. "Nous devons trouver ensemble les voies et moyens d’engager un dialogue exigeant avec la Russie", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse commune, au lendemain des pourparlers avec Vladimir Poutine à Moscou.
"Les dirigeants du Triangle de Weimar ont exprimé leur soutien conjoint à la souveraineté ukrainienne, à la négociation dans le groupe Normandie et à la mise en œuvre des accords de Minsk", ont-ils indiqué.
La prochaine réunion au format Normandie aura lieu le 10 février, a déclaré le porte-parole du Kremlin ce mercredi aux journalistes, ajoutant que les perspectives positives pour la Russie sur fond de crise ukrainienne pourraient être liées uniquement à la mise en œuvre des accords de Minsk.
Macron, "petit télégraphiste de l'Otan"
La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a critiqué ce mercredi sur Europe 1 le marathon diplomatique d’Emmanuel Macron dans le cadre de la crise ukrainienne. Selon elle, le chef de l'État l’a fait dans le costume d'un "petit télégraphiste de l'Otan".
"Emmanuel Macron est arrivé non pas comme le Président français, mais comme le petit télégraphiste de l'Otan et de l'Union européenne", a-t-elle déclaré, réitérant sa volonté de faire sortir la France du commandement intégré de l’Organisation si elle était amenée à être élue.
Pour Marine Le Pen, cette adhésion s'apparente à "une soumission stratégique, militaire. La France doit être une puissance d'équilibre, pour que sa voix porte". Quant aux relations avec la Russie, Le Pen a estimé qu’elles "sont extrêmement mauvaises depuis de nombreuses années".
Elle a également jugé "catastrophique" le bilan de Macron sur la scène internationale.