La Russie revient sur les idées de Macron pour régler la crise ukrainienne

Le lendemain de longs pourparlers entre Vladimir Poutine et Emmanuelle Macron, le porte-parole du Kremlin revient sur les idées proposées par le chef d’État français pour poursuivre la désescalade de la crise ukrainienne, ainsi que les consultations sur la sécurité en Europe.
Sputnik
La réalisation de plusieurs idées formulées par le Président français à son homologue russe lors des pourparlers au Kremlin dépendra des discussions ultérieures d’Emmanuel Macron avec Volodymyr Zelensky, d’autres représentants européens concernés et l’Otan, a annoncé ce mardi 8 février à la presse le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov.
"Je voudrais vous rappeler les propos de Vladimir Poutine que les idées présentées par Macron contiennent des fondements rationnels sur lesquels pourrait se baser le travail suivant. Mais beaucoup de choses dépendront bien entendu du caractère de ses pourparlers à Kiev aujourd’hui [mardi, ndlr] ainsi que de ses échanges ultérieurs avec des collègues dans l’UE et de l’Otan", a mis en avant le porte-parole du Kremlin.
Le Président français était à Moscou lundi 7 février après avoir eu trois entretiens téléphoniques avec son homologue russe la semaine dernière.
Les pourparlers de deux chefs d’État au Kremlin ont duré plus de cinq heures.
Ce 8 février, Emmanuel Macron a quitté la capitale russe pour se rendre à Kiev pour s’entretenir avec le Président ukrainien Volodymyr Zelensky.
MM. Poutine et Macron se sont accordés pour reparler du sujet par téléphone après la visite de ce dernier en Ukraine.

L’Ukraine dans l’Otan implique une guerre?

Lors de la conférence de presse à l’issue du long tête-à-tête avec M.Macron, le Président de la Russie a détaillé la "logique" de Moscou en matière de relations avec l’Otan et la potentielle adhésion de l’Ukraine à l’Alliance.
Vladimir Poutine a de nouveau signalé que la Russie était "catégoriquement contre" l’élargissement de l’Otan avec l’entrée de nouveaux membres, car cela représentait "une menace".
Il a rappelé que c’était l’Alliance qui ne cessait d’avancer vers les frontières russes, et pas la Russie qui s’approchait de l’Otan.
Concernant l’adhésion possible de l’Ukraine à l’Alliance, le chef d’État russe a mis en avant que selon les documents doctrinaux en vigueur dans ce pays post-soviétique, la Russie est déclarée officiellement comme un ennemi militaire.
Compte tenu que Kiev ne reconnaît pas la réunification de la Crimée avec la Russie et admet le retour de la péninsule par des moyens militaires, il existe des risques plus que réels que l’Ukraine puisse s’appuyer sur l’Alliance pour déclencher une confrontation militaire avec Moscou, a poursuivi M.Poutine.
Un pareil scénario reviendrait à une guerre entre la Russie et l’Otan, et il est raisonnable de se poser dès maintenant la question de savoir si les peuples russe et français veulent ce conflit militaire, a conclu le Président russe.
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