Elles appelent toutefois les patients à ne surtout pas se défaire dans l'immédiat de ces appareils.
"Nous mettons tout en oeuvre pour contraindre Philips à accélérer le remplacement de ces machines", a déclaré lors d'une conférence de presse Caroline Semaille, directrice adjointe de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Le groupe néerlandais a annoncé à l'été dernier qu'il rappelait dans le monde plusieurs modèles d'appareils destinés à aider les patients à mieux respirer, notamment utilisés contre l'apnée du sommeil.
Ces appareils, qui sont utilisés par 370.000 patients en France et 1,5 million dans toute l'Europe, contiennent une mousse insonorisante. C'est celle-ci qui est en cause: le groupe a remarqué que des particules sortaient de l'appareil et pouvaient donc être inhalées ou ingérées par le patient.
Cela peut provoquer des irritations, comme des maux de tête. Le groupe a aussi évoqué un risque "potentiel" de cancers à long terme, même si celui-ci n'a pas été avéré.
Une trop grande lenteur
Mais, plus de six mois après cette annonce, les autorités françaises regrettent une trop grande lenteur de Philips à remplacer les appareils défectueux. Le groupe n'a, selon l'ANSM, remplacé que 7% des respirateurs en cause.
La situation n'est "plus acceptable", a regretté Mme Semaille. "Nous allons prendre (...) dans les jours qui viennent une décision forte de police sanitaire."
Cette mesure a une valeur contraignante pour le groupe qui s'expose donc à des poursuites pénales s'il n'y répond pas. L'ANSM demande en premier lieu que trois quarts des appareils soient remplacés d'ici à la fin juin.
Éviter un vent de panique
L'autorité veut aussi que Philips engage une étude précise des risques représentés par ses appareils, tout en envisageant d'en mener une par ses propres moyens à partir des données de l'Assurance maladie.
Mais l'ANSM a également tenu à éviter un vent de panique contre-productif qui pousserait les patients concernés à se débarrasser en catastrophe de leurs respirateurs.
"Il vaut mieux conserver un appareil défectueux plutôt que ne plus avoir d'appareil du tout", a souligné Mme Semaille.